La semaine dernière, les Forces vives de Guinée, dont sont membres le RPG Arc-en-ciel du professeur Alpha Condé, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, ont appelé à une journée “ville morte” dans le Grand Conakry lundi 12 août 2024. Elles exigent entre autres: la libération inconditionnelle et immédiate de Foniké Menguè et Billo Bah; le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections inclusives et transparentes avant le 31 décembre 2024; le strict respect de toutes les dispositions de la Charte notamment celles relatives aux libertés publiques et aux droits de l’homme ainsi que celles interdisant la candidature des responsables de la transition aux élections prévues pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Mais il faut dire et reconnaître que ce mot d’ordre des FVG a été très peu suivi par la majorité des habitants du Grand Conakry. L’administration et le commerce ont fonctionné  avec peu d’affluence quand même. Du Km 36 au centre-ville de Kaloum, via l’autoroute Fidel Castro, on était loin des embouteillages et autres bouchons pendant les jours ordinaires. La circulation est restée fluide toute la journée. Dans les quartiers situés le long de la route ‘’Le Prince’’, la présence dissuasive des forces de défense et de sécurité était visible au niveau des ronds-points, carrefours et autres points stratégiques. La veille, le chef de file de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, qui a élu domicile à Dakar, avait pourtant lancé un appel aux populations du Grand Conakry pour suivre à la lettre le mot d’ordre de journée ‘’ville morte’’ des Forces vives de Guinée. Un appel qui, on l’a constaté, n’est pas tombé cette fois-ci dans des oreilles attentives. Les Guinéens, majoritairement, semblent fatigués des manifestations de rue et des journées “ville morte” qui sont toujours émaillées de violences avec leur lot de morts et de destructions de biens publics et privés.

Au lendemain de sa prise du pouvoir le 5 septembre 2024, le tombeur d’Alpha Condé a promis et juré d’organiser des élections libres et transparentes de la base au sommet pour remettre le pouvoir aux civils. Aujourd’hui, de plus en plus d’acteurs sociopolitiques l’accusent, à tort ou à raison, de vouloir confisquer le pouvoir contre la volonté de l’écrasante majorité des Guinéens. Espérons vivement que tous les protagonistes et acteurs de cette transition accepteront de dialoguer sincèrement pour mettre notre pays à l’abri des soubresauts inutiles qui auront, sans nul doute,  un impact non négligeable sur l’économie du pays et le calendrier électoral.

Kèfina Diakité

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