La récente grâce accordée au capitaine Moussa Dadis Camara (condamné à 20 ans dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009) continue de faire réagir des acteurs politiques. C’est le cas du Dr Sékou Koureissy Condé, président de l’Alliance pour le Renouveau National (ARENA), qui juge que cet acte posé par le président Mamadi Doumbouya va dans le sens du renforcement du tissu social. L’ancien ministre de la Sécurité (sous Conté) demande par ailleurs aux Guinéens d’être positifs. «Toute politique qui permettrait ou qui permettra de renforcer le tissu social, de renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale est une bonne politique. La libération de l’ex-président Dadis est intervenue à travers la grâce qui est d’ailleurs consacrée par la Constitution et même par la Charte. Je pense qu’il ne faut pas se poser trop de questions. Chaque détenu rêve de bénéficier de la grâce présidentielle. Nous souhaitons que d’autres bénéficient aussi de la même grâce présidentielle. Si on se met à sélectionner les gestes forts du président de la République, les gestes qui nous sont attribués par délégation, nous compromettons d’autres gestes du même genre. Je pense qu’il faut éviter ça. Il faut se réjouir du bonheur et de la liberté retrouvée de chaque citoyen, de chacun des citoyens. Si la présence, la liberté retrouvée du président Dadis Camara permet aux amis, aux parents et alliés du président Dadis Camara de consolider la paix en Guinée, nous ne souhaitons que cela», a-t-il confié.
Et d’ajouter : «En tout cas, un défi est lancé au président Dadis Camara lui-même et à l’ensemble des acteurs politiques, étatiques guinéens pour dire qu’il faut savoir tourner les pages. Il faut savoir tirer les leçons et savoir réaliser qu’en ce moment, dans cette situation, je dois me comporter de cette manière. Je n’ai plus le droit à réagir de cette façon. Chaque acte humain est une expérience, est une leçon. Et je pense que la leçon aujourd’hui est pour le président Dadis Camara et pour chacun de nous, c’est comment faire pour renforcer la stabilité de l’unité nationale en vue de garantir le développement et la prospérité de la ville. C’est aller de l’avant, c’est ça qui est important. Les questions de personnes, les questions négatives, chacun contre quelqu’un, chacun n’aime pas quelque chose, chacun… Il faut être positif…Je souhaite que, comme le président Dadis, tous ceux qui sont dans des cas de figure, nonobstant les charges retenues contre les uns et les autres par la justice, mais il y a la justice, il y a le compromis. Le président a le droit d’accorder la grâce à tout citoyen privé de liberté à des moments donnés et dans des conditions bien déterminées. »
Kaba Kankoula
