Au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée le 5 septembre dernier, la Guinée du colonel Mamadi Doumbouya a été suspendue de toutes les instances de la CEDEAO, l’organisation sous-régionale qui, par la suite, exigera la tenue de nouvelles élections dans six mois pour un retour à l’ordre constitutionnel. Une délégation a été dépêchée à Conakry pour demander aux putschistes de libérer Alpha Condé sans condition. Un appel qui, apparemment, n’a pas été pris en compte.
Le ‘’Professeur’’ est toujours entre les mains de ses tombeurs. Hier jeudi 14 octobre, le Président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a rencontré au Palais Mohamed V, les ambassadeurs des pays membres de la CEDEAO. Une rencontre au cours de laquelle, l’on a parlé essentiellement de l’évolution de la situation politique en Guinée depuis le changement de régime le 5 septembre 2021. Le nouvel homme fort de Conakry a tenu à rappeler à cette occasion que la Guinée est un pays à vocation panafricaniste.
«Je voudrais réitérer devant vous, Messieurs les Ambassadeurs, que notre volonté, ferme et inaltérable, est de mettre les Guinéens ensemble pour décider de l’avenir qu’ils souhaitent pour leur pays et des fondations irréversibles qui doivent être posées pour ce faire. C’est en tenant compte de cette exigence qu’un chronogramme réaliste et consensuel sera élaboré avec l’ensemble des Forces Vives du pays. Dans cette œuvre, nous espérons bénéficier de l’accompagnement de la CEDEAO et pouvoir tirer profit de son expérience dans la conduite des 2 Transitions, tout comme d’ailleurs de celle d’autres pays de la sous-région. Je vous donne l’assurance que le CNRD et le Gouvernement seront à l’écoute de vos conseils, de vos préoccupations et de vos recommandations parce que nous avons un destin lié et un avenir partagé », a déclaré le colonel Mamadi Doumbouya aux diplomates ouest-africains.
Ce vendredi 15 octobre, le Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a pour sa part effectué sa toute première sortie depuis sa nomination, en Côte d’Ivoire et au Ghana, pour échanger avec les présidents de ces deux pays frères sur la situation sociopolitique que traverse la Guinée depuis le 5 septembre 2021.
Kèfina Diakité