L’appel à manifester des Forces vives de la nation a été partiellement suivi lundi 6 janvier 2025 dans le Grand Conakry. Comme d’habitude, c’est dans les quartiers situés le long de l’autoroute Le Prince que des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont été enregistrés. Malheureusement, un jeune garçon de 20 ans appelé Mamadou Baïlo Sidibé est décédé, après avoir reçu une balle au ventre, en marge de ladite manifestation qui, faut-il rappeler, avait été interdite par madame la gouverneure de Conakry.
Le père de la victime, Oumar Sidibé, s’est confié à la presse en ces termes : «J’exerce le métier de la maçonnerie. Ce matin, je suis allé travailler derrière Grands Moulins. C’est de là-bas que mon frère m’a appelé pour m’annoncer que mon fils avait été touché sur la route. Lorsque je lui ai demandé où cela s’était passé, il m’a répondu qu’il ne savait pas si c’était à la T8 ou à Sonfonia. Une fois arrivé au carrefour, j’ai croisé mes beaux-parents qui m’ont indiqué qu’il avait été transporté à la clinique…Arrivé à la clinique, j’ai découvert qu’il avait reçu une balle dans le ventre. Selon les informations, il faisait du taxi-moto. Mais il exerce le métier de métallier, c’est lorsqu’il n’y a pas de travail, il fait du taxi-moto ou de la maçonnerie. À la clinique, j’ai trouvé que mon fils est déjà mort. Le chef de quartier a été informé et il a eu des échanges avec la commune à ce sujet. Ensuite, ils nous ont informés qu’ils allaient nous donner des nouvelles concernant le corps de mon enfant ». Et parlant des circonstances de la mort de son fils, Oumar Sidibé dira ceci : «Je ne peux pas préciser les circonstances exactes de sa mort. Tout ce que je sais, c’est qu’hier soir, nous avions conclu qu’il allait se rendre au garage ce matin et, s’il n’y avait pas de travail, il ferait du taxi-moto pour pouvoir s’en sortir au lieu de rester sans rien faire. J’ai entendu parler de la CMIS, mais je ne l’ai pas vu. Les agents sont venus vers la T6, me dit-on, mais je ne suis pas en mesure de fournir plus de détails»
Le pauvre Mamadou Baïlo Sidibé vient ainsi allonger la liste des victimes des manifestations politiques dans notre pays. Que son âme repose en paix !
Kaba Kankoula