A travers une tribune publiée dans la presse, Abdoul Sacko, le Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, a pointé entre autres les failles du processus de sélection des acteurs issus de la société civile. A l’en croire, la nation guinéenne se trouve de nos jours à un tournant de son histoire. Il est revenu sur ce qu’il appelle les échecs dans tous les domaines clés de la gouvernance CNRD. Ce membre de la société civile se dit déçu de la gestion du Conseil National de la Transition (CNT), que dirige Dr Dansa Kourouma. Et de se demander pourquoi certains acteurs persistent-ils à occuper des positions de responsabilité au sein de la transition, alors que les résultats sont catastrophiques ?
« Il est difficile d’imaginer qu’un quelconque engagement patriotique ou un sens profond du devoir puisse justifier ce maintien, sauf à considérer qu’il s’agit avant tout d’intérêts personnels et de privilèges. La population guinéenne, elle, souffre de l’isolement, de la pauvreté croissante et d’un manque flagrant de perspectives d’avenir. Car, à part les intérêts personnels ou, disons les privilèges, il n’y a rien qui puisse justifier le maintien à un quelconque poste, institutionnel ou politique, au regard du recul social (perte de repère moral), sécuritaire (enlèvement ou disparitions forcées en Guinée), humanitaire (des drames sans réponses sur les origines et les bilans), libertés et droits (retrait d’agréments de média, coupure d’internet, interdiction de manifestations de protestation), judiciaire (pertes en vies humaines, des arrestations et détention sans procédures normales) et économiques (pauvreté croissante de façon généralisée à tous les niveaux de vie nationale) », a martelé Abdoul Sacko. Avant de plaider pour un changement global qui concerne chaque Guinéen, et pour une remise en question radicale de la manière dont la gouvernance est dirigée, tant sur le plan politique qu’institutionnel. Il relève que la transition guinéenne devrait enfin s’engager sur une voie de réconciliation nationale et de reconstruction éthique, afin de mettre un terme à ce qu’il considère comme une gouvernance des drames, des larmes, des peurs, des humiliations et de la paupérisation.
Kaba Kankoula
