La libération sans condition de Sékou Jamal Pendessa, journaliste et président du Syndicat des professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) fait partie des points de revendication des 13 centrales syndicales du pays qui, on le sait, ont annoncé jeudi 22 février, à travers une déclaration faite à la Bourse du Travail, une grève générale illimitée à partir du lundi 26 février 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Après la levée de la restriction de l’Internet, beaucoup pensaient, naïvement peut-être, que le journaliste syndicaliste allait recouvrer sa liberté dans la foulée pour éviter une grève générale aux conséquences incalculables pour le pays du général Mamadi Doumbouya. Mais hélas, l’on semble n’avoir pas jugé nécessaire de jouer la carte de l’apaisement car le tribunal correctionnel de Dixinn a finalement condamné, ce vendredi, 23 février, Sekou Jamal Pendessa à six mois d’emprisonnement, dont trois assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 mille GNF. Il lui est reproché d’avoir provoqué directement un attroupement , mis des données à disposition d’autrui par une publication et les diffuser par certains médias. Pour le procureur près le tribunal de première instance de Dixinn, ces faits sont constitutifs d’attroupement, de trouble à l’ordre public et d’atteinte à la dignité des individus dont les étudiants et des élèves par le biais d’un système informatique. Cette décision prise par le juge Mory Bayo va envoyer le SG du SPPG derrière les barreaux pour deux longs mois, sachant qu’il a déjà passé un mois en détention préventive. Une condamnation qui ne manquera pas de faire réagir au sein du Mouvement syndical. La Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Microfinance de Guinée (FESABAG), dirigée par Abdoulaye Sow, dans une note d’information, invite les travailleurs des Banques, Assurances, Institutions de Microfinances et Acteurs de la Monnaie Electronique à observer la grève du mouvement syndical guinéen à partir du lundi 26 février 2024. « Ainsi, il est demandé aux travailleurs de rester à la maison. En fonction de l’évolution de la situation, le Bureau Exécutif de la FESABAG fera une communication chaque jour. La FESABAG sait compter sur tous les travailleurs », peut-on lire dans la note de la FESABAG à l’adresse des travailleurs des Banques, Assurances, Institutions de Microfinances et Acteurs de la Monnaie Électronique.
Kaba Kankoula