Kaloum, la commune qui abrite la haute administration publique (Présidence de la République, Primature, Départements ministériels, Port, etc) a été le théâtre de manifestations des familles sinistrées de l’incendie du dépôt pétrolier de Coronthie. Les femmes, aidées par les jeunes, ont érigé des barricades au niveau des principaux points d’accès au centre-ville pour empêcher la circulation des engins roulants. “Nous sommes là ce matin pour dénoncer le comportement de Mme la Gouverneure envers nous les victimes de l’incendie. Avant-hier on s’est rendu au Gouvernorat pour interpeller l’autorité, mais la dame nous a carrément dit qu’elle n’a rien à nous donner comme denrées, tout en nous traitant d’éternelles insatisfaites. On lui a dit que la majorité des victimes recensées, n’a reçu ni dons ni rénovation de leurs habitations. Nous sommes au courant que des camions viennent nuitamment prendre des denrées au Gouvernorat pour les acheminer en banlieue. Comme elle a dit que si nous sommes femmes, de faire ce que nous voulons, c’est pourquoi nous avons décidé de nous faire entendre. On se fera entendre jusqu’à la satisfaction de nos besoins”, a confié une manifestante sous couvert d’anonymat. “Nous avons besoin du Président pour lui expliquer ce que nous traversons ici. Nous avons perdu nos parents et nos maisons sont endommagées mais ça ne dit rien au comité de gestion de crise. Si Doumbouya n’intervient pas, nous serons là jusqu’à la semaine prochaine”, a-t-elle martelé.
Mais comme il fallait s’y attendre, les policiers et les gendarmes ont été amenés à disperser la manifestation à coups de gaz lacrymogènes. Des affrontements ont été signalés entre ces forces de l’ordre et les manifestants.
Pour beaucoup d’observateurs, cet incident malheureux n’est ni plus ni moins que l’une des conséquences de l’incendie ravageur survenu dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023 au dépôt pétrolier de Coronthie, avec le lourd bilan que l’on sait: plusieurs morts, des blessés et des dégâts matériels importants.
Il va falloir donc que les autorités de la transition trouvent des mots et posent des actes appropriés pour redonner espoir à ces sinistrés dont la plupart ont tout perdu suite à l’explosion à laquelle ils ne s’attendaient pas du tout.
Kèfina Diakité
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