COMPÉTITION. Les qualifications pour la zone Afrique ont débuté. Cinq pays représenteront le continent au Qatar, à l’issue de trois tours éliminatoires.

À la suite d’un report, le deuxième tour de la phase éliminatoire de la Coupe du monde 2022 devant initialement débuter au mois de juin a été lancé durant cette trêve internationale. 40 équipes sont regroupées en 10 groupes de 4 où seuls les premiers accéderont au troisième tour. Les qualifiés s’affronteront alors en double confrontation directe pour déterminer les cinq pays représentant le continent pour la prochaine Coupe du monde de football.

TunisieNigeriaSénégalLibye et Mali prennent une option

Favorites de leur groupe, plusieurs équipes ont fait le plein avec deux victoires en deux rencontres. La Tunisie a pris un premier avantage dans le groupe B avec deux victoires sur la Guinée équatoriale (3-0) à Rades et une autre à Ndola sur la pelouse de la Zambie sur le score de 2-0. Avec un jeu convaincant et sans but encaissé, les Aigles de Carthage démarrent fort et prennent déjà trois points d’avance sur leurs deux adversaires, tous deux vainqueurs de la Maurinanie, qui complètent le groupe avec zéro point.

Les Super Eagles, placés dans le groupe C, ont pu compter sur un doublé de l’attaquant de Leicester Kelechi lheanachọ pour venir à bout du Liberia lors de la première journée, avant de faire preuve de répondant pour s’imposer face au Cap-Vert après avoir été menés au score (1-2), grâce notamment à un but de Victor Osimhen. L’ancien attaquant lillois démarre sa carrière internationale sur de très bonnes bases et compile déjà 7 buts et 6 passes décisives en 13 sélections.

Le Sénégal, dans un groupe à sa portée (comprenant Namibie, Congo et Togo), a assuré l’essentiel en s’imposant 2-0 à Thiès, sur des buts de Sadio Mané et du néo-international du PSG Abdou Diallo. Lors de la deuxième journée, une victoire en déplacement au Congo-Brazzaville (3-1 avec des buts de Boulaye Dia, Sadio Mané et Ismaila Sarr) permet aux joueurs d’Aliou Cissé de démarrer comme il se doit avant une double confrontation déjà décisive face à une Namibie seconde du groupe avec 4 points (une victoire 1-0 au Togo et un nul 1-1 face au Congo).

Enfin, plus inattendu, l’équipe de Libye, dans un groupe comprenant le favori égyptien, le Gabon et l’Angola, se place d’entrée à la première place de son groupe avec deux victoires sur l’équipe du Gabon (2-1) et de l’Angola (0-1). L’Égypte, vainqueur de son premier match face à l’Angola, a cédé le point du nul au Gabon (1-1). Ce qui a suscité une réaction immédiate de la part de sa fédération, qui s’est empressée de limoger son entraîneur Hossam Al Badry, vainqueur de la Ligue des champions avec Al-Ahly en 2012, malgré un bilan de 5 victoires et 4 matchs nuls en 9 rencontres. Son successeur ne sera nul autre que l’expérimenté Carlos Quieroz, ancien adjoint de Sir Alex Ferguson à Manchester United, mais aussi ancien entraîneur du Real Madrid, du Portugal, de l’Iran ou encore de la Colombie ces dernières années.

Vers des duels Cameroun-Cote d’Ivoire et Algérie-Burkina ?

Le choc de ce deuxième tour des éliminatoires a opposé sans aucun doute la Côte d’Ivoire au Cameroun et l’Algérie au Burkina Faso. Dans le groupe D, la première journée a vu les Lions indomptables s’imposer à domicile face au Malawi sur le score de 2-0. Tandis que la Cote d’Ivoire réalisait un match nul sans but ni relief au Mozambique. Les Éléphants n’avaient pas d’autre choix que de réussir la deuxième journée. Dans un match qui a tenu toutes ses promesses, les Éléphants ont pris le meilleur sur leurs rivaux (2-1), en l’absence de joueurs tels que Kessé, Pepe ou Zaha, et grâce notamment à un doublé de Sébastien Haller. Un match en passe de devenir une référence pour les hommes de Patrice Beaumelle, qui réalise un quasi-sans-faute depuis son arrivée en 2020. Ces deux équipes se retrouveront pour la dernière journée de cette phase de poules, pour un match qui pourrait être explosif.

Dans le groupe A, le champion d’Afrique algérien a peut-être pour la première fois montré des signes de vulnérabilité. Si la large victoire face à Djibouti (8-0) lors de la première journée lui a permis d’engranger un avantage important, les Fennecs ont bel et bien concédé un match nul face au Burkina Faso (1-1). Conséquence : ils occupent la tête du groupe A et ne devancent les Étalons que grâce à la différence de buts. Avec 32 matchs consécutifs sans défaite, le champion d’Afrique n’avait plus été mis en difficulté de la sorte et il est certain que les hommes de Belmadi auront à cœur de se remettre en question pour repartir de plus belle.

De son côté, le Burkina, qui propose un football des plus alléchants et attractifs, a emmagasiné un maximum de confiance à la suite de ce match nul et de sa victoire face au Niger (2-0). Le duel entre les deux équipes est lancé et, à l’image du groupe D, le suspense ne pourrait prendre fin que lors de la dernière journée.

Mali, Tanzanie et Guinée-Bissau bien lancés, statu quo dans le groupe G

Favori du groupe E, le Mali a pris les devants avec une victoire face au Rwanda (1-0) et un match nul et vierge récolté en déplacement en Ouganda. Avec deux points d’avance sur ce dernier et le Kenya, ce n’est pas le meilleur départ souhaité, mais les Aigles ont leur destin entre leurs mains. Le groupe I est pour le moment légèrement faussé avec le report du match Guinée-Maroc en raison de la situation politique tendue depuis le week-end précédent et la Guinée-Bissau a profité de la situation pour s’installer à la première place du groupe avec un nul dans un duel face à son voisin guinéen (1-1) et une victoire retentissante au Soudan sur le score de 4 buts à 2. Ce qui confirme la bonne tenue du football des Djurtus, sur une phase ascendante depuis quelques années. Enfin, le groupe J est plus ouvert que prévu, même après les deux matchs nuls réalisés par la RD Congo, qui sur le papier pouvait être considéré comme le favori. Le Bénin et la Tanzanie en ont profité pour glaner 4 points chacun et s’installer aux commandes de ce groupe qui s’annonce excitant. Enfin, une bataille à trois s’annonce entre l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, contre laquelle il est toujours difficile de jouer à domicile, et le Ghana, bien que décevant compte tenu du large vivier de talents dont il dispose.

Des matchs délocalisés, mais la qualité du jeu au rendez-vous

La CAF avait décidé de taper fort en sanctionnant les pays ne possédant pas de stades répondant aux normes internationales et force est de constater que la décision a permis d’offrir des duels d’un bon niveau, à l’image des oppositions Centrafrique-Cap-Vert au stade Japoma de Yaoundé, Niger-Burkina et Burkina-Algérie joués à Marrakech. Le football regorge de talents et plus les conditions optimales seront réunies, plus le potentiel sera visible.

Par Abdoulaye A. Sall

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