Le moins qu’on puisse dire et écrire, c’est que les habitants du grand Conakry semblent fatigués des manifestations de rue, avec leur lot de morts et de blessés. Sans oublier les destructions de biens publics et privés.
L’on a ainsi constaté que les manifs du 17 mai, à l’appel de ces entités sociopolitiques, n’ont pas du tout été suivies comme par le passé. Pour beaucoup d’observateurs, c’est la réquisition par le MATD de l’armée pour venir en appui aux gendarmes et aux policiers dans le maintien qui a fini par dissuader la plupart des manifestants, notamment dans les quartiers situés le long de la route Le Prince. Ce jour-là en effet, de Hamdallaye à Kagbélen, en passant par Bambéto, Cosa, Wanindara, Sonfonia et Cimenterie, les forces de défense et de sécurité étaient déployées en grand nombre au niveau des zones sensibles et des grands carrefours pour étouffer dans l’œuf toute forme de manifestation. Fait nouveau, à Wanindara, ce sont les habitants du quartier qui se sont organisés pour repousser les jeunes venus d’autres quartiers de Conakry pour se livrer à des actes vandalisme et affronter les hommes en uniforme.
Malgré la libération des responsables du FNDC dissous (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, Mamadou Billo Bah) et la levée du contrôle judiciaire auquel étaient soumis 9 acteurs politiques, les Forces vives de Guinée reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel, de l’UFDG, de l’UFR, du FNDC dissous, du FFSG et du FFP, ont une nouvelle fois appelé à manifester les 24 et 25 mai pour protester contre la façon dont la transition est conduite par le colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement. Le constat sur le terrain est que ces appels ne sont visiblement pas tombés dans des oreilles attentives. Par endroits, des magasins et boutiques sont fermés par mesure de prudence, mais la circulation reste fluide partout. Pas l’ombre d’un manifestant dans la rue. D’où la nécessité pour les FVG de changer de stratégie. L’on a par contre appris qu’à Siguiri, fief du RPG Arc-en-ciel, des gens ont manifesté pour exiger la libération de leurs leaders incarcérés depuis des mois pour des faits présumés de détournement de deniers publics.
Kèfina Diakité
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