L’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu le samedi 21 janvier 2023 son Assemblée générale hebdomadaire à son siège national. Une occasion que Cellou Baldé, le coordinateur des fédérations de l’intérieur du parti, a mise à profit pour répondre à Mory Condé, ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, qui, lors d’une récente sortie, a annoncé l’installation de délégations spéciales à la fin du mandat des conseils communaux.

« Nous avons voulu prendre la parole ce matin pour que l’opinion nationale et internationale soit édifiée de la volonté délibérée de violer le code révisé des collectivités locales. J’en parle parce que j’en sais quelque chose. J’étais membre de la commission des lois et rapporteur par rapport à ces textes-là. Nous savons dans quelles conditions nous avons voté ces textes en 2017 qui encadrent la gestion des collectivités. Il ne sert à rien d’occasionner l’instabilité aujourd’hui dans la gestion de ces collectivités-là. Ce n’est pas parce que nous sommes en période de transition que la loi autorise un ministre de gouvernement de transition à dissoudre les conseils communauxIl y a tout un processus et toute une procédure pour révoquer un élu parce qu’un élu n’est pas un fonctionnaire nommé. C’est quelqu’un qui a bénéficié de la confiance et des suffrages des populations. Et donc, un fonctionnaire fût-il un ministre ne peut pas se lever un beau jour pour dire que je dissous tel ou tel conseil », a indiqué l’ancien député uninominal de Labé. Avant de rappeler  l’article 80 du code révisé des collectivités locales qui stipule : « le conseil d’une collectivité locale dont le tiers ou l’un des membres a été reconnu coupable par le tribunal d’avoir commis des crimes ou délits peut être dissous par décret sur proposition du ministre chargé des collectivités locales. Donc, nous devons retenir ça. En dehors de cette disposition, si le tiers d’une commune n’est pas reconnu coupable de délits économiques ou de crimes, le conseil communal ne peut pas et ne doit pas être dissous »

Comme on le voit donc, le remplacement en vue des conseils communaux élus le 18 février 2018 par des délégations  spéciales est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne.

Kèfina Diakité

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