Lancé le 28 septembre 2022, en présence du procureur de la cour pénale internationale,  le procès des évènements tragiques du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après huit de ses dix co-accusés (Moussa Tiégboro Camara, Marcel Guilavogui, Toumba Diakité, Claude Pivi, Abdoulaye Chérif Diaby, Cécé Raphaël Haba Mamadou Aliou Keita, Ibrahima Camara dit Kalonzo), c’est au tour de Moussa Dadis Camara d’être appelé à la barre pour répondre des faits qui lui sont reprochés.
 Ce mardi 10 janvier 2023,  l’ancien président de la transition CNDD était toujours à la barre pour répondre aux questions des avocats de la partie civile et de la défense. Des questions qui, parfois, irritaient le bouilant capitaine qui s’est emparé du pouvoir le 23 decembre 2008, au lendemain de la disparition du général-président Lansana Conté. Lors de l’audience de ce mardi 10 janvier 2023,  un avocat de la partie civile  a lu la déposition de Sidya Touré sur la communication téléphonique qu’il a eue le 28 septembre 2009 avec le capitaine Moussa Dadis Camara à 1 heure du matin. Nous vous proposons ici ladite déposition du chef de file de l’UFR.
“Moi, j’avais les rapports très appréciés avec le capitaine Dadis. Le 28 septembre à 1heure du matin, mon téléphone a sonné.  Lorsque j’ai regardé, j’ai compris que c’était un coup de fil au nom de Tibou Kamara qui était affiché sur mon téléphone. J’ai posé la question de savoir pourquoi il m’appelait si tard. Il m’a répondu que c’est le président qui voulait me parler, je venais de me réveiller j’ai dit quel président ? Il m’a répondu que c’était le président Dadis. Dans notre conversation Dadis m’a demandé de faire empêcher le meeting qui était prévu dans la matinée au stade. Je lui ai répondu que cela n’était pas possible. A 1heure du matin, je ne vois pas ce qui pouvait être possible de faire. Il m’a même dit qu’il a beaucoup de respect pour moi. Mais, qu’il était impossible d’accepter que ce meeting se tienne. J’ai réitéré que je n’y pouvais rien. J’ai eu l’impression que le téléphone était sur haut parleur et que les deux (2) suivaient ma déclaration. J’ai entendu Tibou Kamara dire qu’il fallait faire respecter l’autorité de l’Etat. À partir de là, Dadis s’est déchaîné complètement, il a dit et répété le respect de l’autorité au moins une dizaine de fois. Après, le téléphone s’est coupé. Dès après, le même numéro a rappelé, Dadis a continué à crier et de me menacer de me rendre responsable de tout ce qui pouvait arriver. Et, même de me faire arrêter. Et, 5 minutes après, le téléphone s’est coupé une seconde fois. À partir de là, on n’a plus reparlé”, a lu l’avocat pour éclairer la lanterne du tribunal et toutes les parties prenantes au procès. Après avoir levé la séance, le président du tribunal criminel, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a renvoyé le procès au 11 janvier 2023.
Kèfina Diakité 
Facebook Comments Box