Comme beaucoup le craignaient, les manifestations de rue organisées par le FNDC les 28 et 29 juillet dans le Grand Conakry ont plongé la Guinée du colonel Mamadi Doumbouya dans une situation de crise sociopolitique particulièrement préoccupante. L’on a enregistré 5 morts et de nombreux blessés. Sans oublier les destructions de biens publics et privés, principalement dans les quartiers situés sur l’Axe. Dans le cadre des enquêtes, deux responsables du FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo) et le secrétaire exécutif de l’UFR (Saïkou Yaya Barry) ont été arrêtés et jetés en prison après leur inculpation par la justice. Au moment où cet article est mis en ligne, des appels à leur libération continuent d’être lancés par les organisations internationales et de défense des droits de l’homme.
Et la question que beaucoup se posent est de savoir ce que la CEDEAO peut faire concrètement pour trouver une issue à cette crise sociopolitique que la Guinée aurait dû et pu se passer allègrement. Mais hélas.
Pour rappel, lors de son 61ème sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement, qui s’est tenu le 3 juillet dernier à Accra, au Ghana, la  Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO)  avait accordé à la Guinée un nouveau sursis d’un mois pour proposer un chronogramme acceptable. En lieu et place du Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, c’est l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi, qui a été désigné comme médiateur en Guinée. La suite, on la connaît. Ce dernier s’est rendu à Conakrry pour une première rencontre avec les autorités de la transition et les diplomates. Et c’est en sa présence que le FNDC a lancé son appel à manifester dans le Grand Conakry le 28 juillet, avec le triste bilan que l’on sait désormais. Espérons que le médiateur de la CEDEAO trouvera les mots et la stratégie qu’il faut pour essayer de rapprocher les positions afin que le navire de la transition guinéenne ne tangue pas.
Kèfina Diakité
Facebook Comments Box