Le long séjour de Cellou Dalein Diallo à l’étranger donne lieu à des commentaires de toutes sortes dans le pays. Pour ses partisans, le président de l’UFDG a un agenda qu’il est en train de dérouler en toute sérénité dans l’intérêt de son parti qui ambitionne légitimement de conquérir le pouvoir par les urnes et de l’exercer au bénéfice de tous les Guinéens. Pour ses détracteurs, c’est plutôt la peur de la CRIEF qui le ferait éloigner de la Guinée.
L’ancien Premier ministre de Lansana Conté, lors d’un meeting tenu mercredi 25 mai en Gambie s’est exprimé sur un certain nombre de sujets d’intérêt national. Il dit avoir bon moral malgré la démolition de son domicile à Dixinn, le marquage de sa maison à Labé et la récupération de sa plantation à Coyah.
“Avant moi, d’autres ont perdu la vie. On a démoli des maisons qui sont des propriétés pleines à des citoyens. On a décimé du bétail. On a emprisonné, on a chassé. Je ne suis pas supérieur à tous ces gens-là. Certains, leurs vies ont été abrégées, leurs maisons ont été détruites, leurs bétails ont été décimés parce qu’ils étaient avec Cellou Dalein. Si on m’enlève ma maison, je dis que c’est terminé, je ne me bats plus. Et les autres qui ont perdu la vie ? La vie est plus chère. Il y a des gens qui ont perdu des enfants et qui continuent de lutter parce qu’ils savent qu’ils luttent pour le pays, pour le droit, pour la liberté, pour la démocratie, pour l’égalité des citoyens. Si moi, parce qu’on m’a enlevé 2 200 mètres carrés, je dis que je suis fatigué, c’est que je ne suis pas digne de votre confiance. Et c’est pourquoi, je vais vous dire, il faut que vous soyez mobilisés….Je suis déterminé aujourd’hui encore plus qu’hier à combattre l’injustice, à me battre pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays. Mais, il faut que vous soyez prêts. En tout cas moi, ils ont coché la maison de Labé, ils ont réduit la maison de Conakry en poussière. J’avais une petite plantation à Coyah, ils ont dit que c’est pour l’État. Ça ne me dérange pas. Ce que je veux pour la Guinée, je ne me bats pas pour moi, je veux que tous les fils du pays soient des frères. Je veux qu’il y ait de la paix du cœur en Guinée. Je veux qu’il y ait de la justice, la démocratie et qu’on restitue au peuple de Guinée, le droit de choisir ses dirigeants au niveau local, des mairies et des communes, au niveau des législatives. C’est ça que la constitution a dit. C’est ça qui se passe dans les démocraties. Il faut qu’on laisse aux Guinéens le soin de choisir leurs dirigeants”, a martelé le chef de file de l’UFDG. Et de poursuivre en ces termes: “il faut qu’on soit prêt à continuer le combat. On a fait beaucoup de sacrifices, parfois beaucoup de concessions. Oui, c’est parfois nécessaire. Mais il faut qu’on continue. Il faut que la Guinée sorte de la dictature. Nous avions pensé qu’avec la chute de Alpha, qu’on allait se retrouver dans un cadre plus convivial y compris avec les militaires qui ont pris le pouvoir pour essayer de discuter calmement, sereinement, en tant que frères, pour décider des termes de la transition jusqu’à quand et qu’est-ce qu’il faut faire pour que le droit du peuple de choisir ses dirigeants soit assuré…”
Kefina Diakité
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