Au regard de la situation qui prévaut dans le pays ces derniers temps, l’on est en droit de dire, avec inquiétude, que l’on s’achemine vers un bras de fer entre la junte au pouvoir (CNRD) et les acteurs sociopolitiques autour de la durée de la transition. Le 30 avril dernier, on le sait, dans une adresse à la nation depuis Boffa, le colonel Mamadi Doumbouya a proposé 39 mois comme durée de la transition. Mais c’était compter sans les acteurs sociopolitiques les plus représentatifs du pays qui se sont aussitôt prononcés les uns après les autres pour rejeter en bloc cette proposition du CNRD faite par la voix de son président. C’est le cas notamment de l’ANAD, la coalition politique à laquelle l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, qui n’entend pas du tout parler d’un délai de 39 mois pour revenir à l’ordre constitutionnel. Le FNDC, le FNDC politique (UFR, MoDel), le RPG Arc-en-ciel et alliés ont également rejeté cette proposition du CNRD par rapport à la durée de la transition. Au regard de tout cela, l’on est vraiment en droit de se demander, avec une pointe d’inquiétude, si l’on ne s’achemine pas vers un durcissement des positions. Il est à espérer qu’il y aura plus de peur que de mal et que tous les acteurs de cette transition ouverte le 5 septembre réussiront à accorder leurs violons pour éviter de plonger à nouveau notre pays dans une crise sociopolitique aux conséquences imprévisibles. L’échec de cette transition sera celui de tous les Guinéens, sans distinction d’ethnie, de région, de religion, ou d’appartenance politique.
A noter que d’autres acteurs politiques se disent pour leur part sur la même longueur d’onde que le CNRD par rapport à cette question. Dr Faya Millimouno du Bloc libéral fait partie de ceux-là.
Kèfina Diakité