Sous le régime Alpha Condé, l’on s’en souvient, certains opposants politiques (Cellou Dalein Diallo, Fodé Oussou Fofana, Sidya Touré) ont été interdits de quitter le pays, suite aux violences postélectorales de 2020. Une interdiction qui a été dénoncée aussi bien par leurs partis respectifs que par les organisations de défense des droits de l’homme.
Au lendemain du coup d’Etat perpétré le 5 septembre 2021 par le colonel Mamadi Doumbouya et ses compagnons du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), beaucoup ont pensé, naïvement peut-être, que la donne allait changer positivement. Mais à leur grande surprise, les Guinéens ont appris ces dernières heures qu’un leader politique a été empêché de quitter le pays à partir de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Il s’agit de Dr Ousmane Kaba du PADES qui s’apprêtait hier samedi à s’embarquer à bord d’un avion de la compagnie Air France.
Sur son compte Facebook, le fondateur de l’université Koffi Annan de Guinée a réagi en ces termes: “Le nouveau pouvoir exige une autorisation de sortie délivrée par le secrétaire général à la présidence ou le protocole des affaires étrangères pour tout détenteur d’un passeport diplomatique.
Je ne connaissais pas cette nouvelle mesure qui n’avait pas été publiée. Je ne pouvais donc pas m’embarquer pour le vol Air France de ce soir.
Il est ainsi réservé pour un prochain vol.
Je rappelle que je ne suis ni membre du gouvernement déchu, ni sur la liste d’interdiction de voyage de la CRIEF »
Le président du PADES devient ainsi le premier leader politique à être empêché de quitter le pays sous le CNRD. Espérons qu’on ne va répéter les erreurs du passé.
Kèfina Diakité