Khalifa Gassama Diaby, ancien ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, dans une tribune publiée dans la presse, soutient que les coups d’État ne sont jamais la victoire de la démocratie. Celui qui a eu le courage de rendre sa démission sous Alpha Condé  jette un regard critique sur la situation qui prévaut dans certains pays de la sous-région (Mali, Guinée, Burkina Faso).

“Notre sous région est menacée par une déstabilisation qui risque d’être chronique et dévastatrice pour nos États et nos peuples.
Il faut savoir raison garder, ne jouons pas avec le destin de nos peuples sur la base des chimères révolutionnaires et militaires.
Les coups d’État ne sont jamais la victoire de la démocratie, ils expriment toujours l’échec préoccupant de la dynamique et de la stabilité de l’émancipation démocratique de nos peuples et de nos États. Les coups d’État normalisés ont rarement mené à la satisfaction des attentes politiques et sociales de nos peuples. Dès lors, une transition suite à un coup d’Etat militaire, n’est jamais un légitime mandat. Le laisser croire ou l’espérer serait irresponsable, improductif et dangereux.

La première et la plus dangereuse des maladresses en période de transition, est de se donner plus de missions, plus d’objectifs, plus de chantiers qu’il n’est nécessaire et indispensable.

Une transition sérieuse ne peut être de longue durée, encore moins se transformer en une période de normalité durable pour faire face aux défis structurels et fonctionnels.
Les théoriciens et les thuriféraires gelés des coups d’Etat et de la normalisation des pouvoirs militaires illégaux et illégitimes, qui veulent nous enfumer avec des arguments tirés par les cheveux, prennent une lourde responsabilité pour la stabilité et la continuité démocratique de nos pays de la sous-région.
Il n’y a pas de recettes magiques pour la démocratie. Elle s’acquiert dans un processus d’apprentissage et d’exercices constants et ne tient son effectivité relative et saconsolidation progressive que dans la fidélité à ses principes et la poursuite discontinue de son apprentissage.  Ceux qui comptent sur un moment figé et militaire pour nous délivrer des solutions magiques ne savent pas de quoi parle t-on, ou sont de mauvaise foi.Si à chaque fois que certains sont mécontents des pouvoirs censés être élus, et dans leurs mandats légaux (notamment au Mali et au Burkina Faso), que ceux-ci n’obtiennent pas des résultats escomptés, on les dépose par les armes, alors disons adieu à notre idéal et notre conquête démocratiques dans nos pays et dans la sous région.”, a écrit Khalifa Gassama Diaby.

 Kèfina Diakité 

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