Selon des sources dignes de foi, le commandant à la retraite Moussa Dadis Camara a quitté Conakry hier mercredi 29 décembre, aux environs de 23 heures, pour Ouagadougou, la capitale du pays des hommes intègres. Un retour qui suscite, à juste raison, beaucoup de questions au sein de l’opinion.
Pour rappel, c’est le 23 décembre 2008, au lendemain de la disparition du général-président Lansana Conté que le capitaine Moussa Dadis Camara et ses compagnons du CNDD se sont emparés du pouvoir sans effusion de sang, au nez et à la barbe de tous ceux qui caressaient l’espoir de voir la transition s’opérer conformément aux dispositions constitutionnelles. Mais la suite, on le sait, aura été plutôt chaotique. Pendant que l’enfant de Koulé était aux commandes de la Guinée, une manifestation pacifique des Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang dans le plus grand stade de Conakry. C’était le 28 septembre 2009. Selon l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme, il y aurait eu plus de 150 morts et des dizaines de femmes et de filles violées. Blessé grièvement à la tête, suite à une tentative d’assassinat qui l’a visé le 3 décembre de la même année, le chef de la junte a été évacué d’urgence au Maroc pour y recevoir des soins appropriés. C’est le général Sékouba Konaté qui le remplacera alors à la tête de la transition CNDD pour organiser la présidentielle de 2010, remportée par le professeur Alpha Condé.
Après ses soins à Rabat, Dadis a été conduit à Ouagadougou (Burkina Faso) pour y rester pendant le reste de la transition CNDD et tout le règne d’Alpha Condé. Il aura fallu attendre l’avènement du CNRD pour qu’on lui permette de rentrer au pays, où l’attend le très sensible dossier du massacre du 28 septembre. Arrivé le 22 décembre à Conakry, il était attendu à N’zérékoré, sa ville natale et la capitale de la région forestière. Mais malheureusement, il n’a pas pu effectuer ce déplacement, à la grosse déception de ses proches et soutiens.
Kèfina Diakité