Dans une ordonnance lue hier jeudi 2 décembre 2021, à la télévision nationale, le tombeur d’Alpha Condé, le colonel Mamadi Doumbouya, a mis en place la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières(CRIEF), une juridiction dont la principale mission sera la traque de toutes celles et de tous ceux qui se sont rendus coupables ou qui se rendront coupables d’infractions à caractère économique ou financier.
Les faits qui seront constitutifs d’infraction économique et/ou financière et qui seront jugés par la CRIEF, sont entre autres : les infractions relatives aux finances des personnes morales de droit public, celles dont la réalisation est susceptible d’affecter négativement l’ordre public économique, celles qui constituent une atteinte grave et massive à la santé publique et à l’environnement et celles définies dans l’acte uniforme OHADA relatif aux sociétés commerciales et aux groupements d’intérêt économique.
Les magistrats de cette nouvelle juridiction auront donc, dans les semaines ou les mois à venir, à s’intéresser de près à toutes ces affaires qui relèvent du crime économique : les soustractions et détournements commis par les agents publics dont la somme est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens; la corruption des agents publics nationaux, étrangers et internationaux ; la corruption dans la passation, l’exécution et la passation des marchés publics ; la corruption dans le secteur privé ; les infractions relatives à la direction, à l’administration ou au contrôle des établissements publics, administratifs et des entreprises publiques ou semi-publiques.
Il y a aussi les affaires relatives aux délits des fonctionnaires impliqués dans les affaires ou activités incompatibles avec leurs fonctions ; les vols, extorsions, escroqueries, lorsque la valeur des biens est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens.
Espérons vivement que le Comité national du Rassemblement pour le Développement (CNRD), à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Beaucoup pensent, à juste raison, que la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption devraient être au centre des priorités des autorités de la Transition.
Kèfina Diakité