Ces derniers temps, les appels à une candidature du général Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle se multiplient lors de marches et autres manifestations de soutien aux quatre coins du pays. Ce qui n’est pas du goût des acteurs politiques farouchement opposés à la façon dont la transition est conduite par l’actuel locataire du Palais Mohammed V. C’est le cas par exemple de Édouard Zotomou Kpoghomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP).
« Le Général Doumbouya a donné sa parole le 5 septembre 2021, en affirmant qu’il était venu pour corriger un certain nombre d’anomalies. Nous pensons qu’il doit respecter son serment, lorsqu’il a déclaré qu’il ne ferait pas partie des candidats aux futures élections. Nous ne voulons pas qu’il dise une chose et fasse son contraire. Ce serait, sur le plan juridique, un parjure », a rappelé Dr Zotomou. Avant de faire remarquer que le tombeur d’Alpha Condé s’était engagé, devant le peuple et la communauté internationale, à ce que ni lui, ni son gouvernement, ni les membres du CNT ne seront candidats à aucune élection durant la transition.
« Nous voulons simplement qu’il respecte sa parole. Il ne s’agit pas de dire qu’il ne pourra jamais être président en Guinée. Ce n’est pas une question de personne, mais de principe. Quand on donne sa parole en tant que militaire, on se doit de l’honorer. Car nous voulons que les institutions de notre pays soient prises au sérieux », dit-il. Le vice-président de l’ANAD a mis en garde contre une éventuelle instrumentalisation de la popularité du président pour justifier une candidature.
« Si l’on tente de justifier une telle démarche par un élan de popularité ou un courant populiste, il faudrait alors qu’elle s’inscrive dans une dynamique démocratique réelle. Que tout le monde puisse participer, se préparer et mener campagne dans des conditions équitables », a martelé Dr Zotomou.
Reste à savoir maintenant si ses observations seront prises en compte. Attendons de voir.
Kèfina Diakité