Me Alpha Amadou DS Bah est l’un des avocats des victimes des événements tragiques du 28 septembre 2009 (plus de 150 morts et des dizaines de femmes violées). Comme il fallait s’y attendre, il ne s’est pas fait prier pour réagir à la grâce présidentielle accordée vendredi 28 mars 2025 par le général Mamadi Doumbouya au capitaine Moussa Dadis Camara ( condamné à 20 ans de prison dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009), pour des “raisons de santé’’.
« Nous ne sommes pas surpris de cette grâce, car c’était le schéma qui avait déjà été prévu depuis le début de ce procès. Nous pensons que cela crée en fait de l’impunité dans ce dossier et vide le dossier de toute sa substance, car il y a un appel dans cette affaire. Dès lors que le principal condamné dans cette affaire est gracié, je pense que le dossier est vidé de toute sa substance et qu’il ne faut même plus continuer cette procédure en appel. Nous sommes donc assez déçus de cette décision du président, qui consiste à accorder de l’impunité à ceux qui sont responsables des massacres du 28 septembre », a réagi Me Amadou DS Bah, qui dit être convaincu que la détention des co-accusés du capitaine Moussa Dadis Camara n’est qu’une question de temps. Comme ce dernier, il n’est pas exclu que ces derniers soient bientôt libérés. Toutefois, cela ne l’empêchera pas de saisir la Cour Suprême pour demander l’annulation du décret. « Nous sommes certains que pour les autres condamnés, ce ne sera qu’une question de temps. Il y a une possibilité de saisir la Cour Suprême, et nous réfléchissons à toutes les options », a réagi Me Alpha Amadou DS Bah.
Kèfina Diakité
