Le Barreau de Guinée et d’autres membres de la famille judiciaire ont rendu lundi 24 février 2024 un vibrant hommage à Me Aboubacar Doumbouya, décédé la veille. C’est au cours d’une cérémonie organisée à la Cour d’Appel de Conakry.
« Vous comprendrez qu’il me sera difficile d’être inspiré à cette tribune, parce que je n’ai pas le don de bonne communication à de telles occasions à l’image du doyen Mohamed Eric Thiam. Mais au nom de la 31e promotion de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, je suis tenu, même sans délégation mais par représentation de la promotion, de venir prononcer un mot. Nos professeurs, nos éminents encadreurs de la Fac sont sur place. M. Sakho, l’ancien directeur du centre de formation qui nous enseignait les droits de bien, est présent pour nous partager ces moments difficiles. M. Bâtonnier, lui-même, qui venait de prononcer l’oraison funèbre, a été notre professeur de droit des affaires. Et pour ceux qui ne le savent pas, Aboubacar Doumbouya était, vous l’avez constaté à travers la photo qui est là, le symbole vivant de l’élégance et de l’éloquence, de la courtoisie mais surtout de l’objectivité. Et pour ses qualités, il a été investi, notre responsable de classe, avec un mandat permanent. Parce que même dans les salles d’audience, entre amis des promotions, chaque fois qu’il y avait peut-être quelques espoirs liés à quelques questions que ce soit, dès qu’il faisait son entrée, chacun de nous disait ‘’le chef est là’’. Et le débat prenait fin. Au-delà d’avoir partagé les conforts et les difficultés des amphithéâtres, Aboubacar Doumbouya est un ami des promotions également au Barreau. Nous sommes de la promotion de 1998. Et lorsqu’il avait été question de verser, avant les cérémonies de prestation de serment, 100 000 francs au trésor, nombreux étaient, en tout cas de nos promotions, qui avaient éprouvé des difficultés pour mobiliser ces montants en 1998. 100 000 francs guinéens, ce n’était pas un petit montant. Les amis peuvent le témoigner ici. Quand bien même ils seraient assis de l’autre côté, ils puissent jouer un rôle majeur de mobilisation des fonds pour permettre à tout le monde de prêter serment. Puisse Dieu faire que son âme repose en paix », a témoigné Me Mory Doumbouya, ancien ministre de la Justice.
Quant au Bâtonnier Mamadou Souaré Diop, il dira ceci à propos du défunt: « Il était l’incarnation même de l’avocat, du professionnel à l’usage humain. Si le barreau compte encore dans ses rangs d’émouvante personnalité, celui dont nous saluons ce jour la mémoire, brilla à sa façon, aux soins qu’il apportait à sa personne, son port toujours impeccable. La conception de notre profession, dont il comprenait la noblesse, l’a poussé à se vouer au culte de l’élégance. Il était l’incarnation de l’avocat moderne. Il comprenait et transmettait cette grandeur de la profession par avant tout une apparence soignée qui force le respect et la considération. Il nous appartient à nous autres de maintenir vivant cette valeur qui grandit l’avocat ».
Kèfina Diakité