Le moins qu’on puisse dire et écrire, c’est que la présence des bases françaises est de plus en plus mal vue en Afrique subsaharienne. Après avoir quitté les trois pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger), la France est priée désormais de démanteler ses bases au Sénégal..
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a en effet indiqué jeudi dans un entretien avec l’AFP que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté de son pays. «Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain», a martelé le successeur de Macky Sall.
Pour rappel, Bassirou Diomaye Faye a été élu en mars sur la promesse de rétablir la souveraineté de son pays. Il a révélé au cours de l’entretien l’envoi de cette lettre, confirmé par l’Élysée, trois jours avant des commémorations auxquelles les nouvelles autorités sénégalaises entendent donner un relief particulier. «Un partenariat rénové ne peut être rénové que dans la vérité et dans l’exhaustivité de la vérité», a fait savoir le président du pays de la Téranga, faisant référence aux nombreuses zones d’ombre qui subsistent sur ce que l’ancien président François Hollande avait qualifié en 2014 de répression sanglante, mais pas de massacre.
Le numéro un sénégalais a réaffirmé sa volonté de diversifier les partenaires de son pays, qui cherche à se développer et à rester l’interlocuteur du plus grand nombre alors que des pays du Sahel voisin passés sous le gouvernement de militaires ont abruptement rompu avec la France et se sont tournés vers la Russie. «La France reste un partenaire important pour le Sénégal au regard du niveau d’investissements, de la présence de sociétés françaises et même de citoyens français qui sont au Sénégal», a relevé Bassirou Diomaye Faye.
“Les autorités françaises doivent envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fécond, un partenariat privilégié et global comme nous l’avons avec beaucoup d’autres pays…Présence militaire ou absence militaire ne doit pas être égal à rupture”, a-t-il ajouté.
Kaba Kankoula
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