Invité lundi 18 novembre 2024 au Centre Culturel Franco-guinéen (CCFG), par le journaliste de RFI Juan Gomez, avec d’autres acteurs guinéens (Me Halimatou Camara, avocate ; Saïkou Oumar Barry, conseiller personnel du Premier ministre Amadou Oury Bah) pour débattre essentiellement de la conduite de la transition par le général Mamadi Doumbouya et son gouvernement, Aliou Bah, président du parti MoDel, n’a pas mis de gant pour tirer à boulets rouges sur les tombeurs d’Alpha Condé.

« C’est toujours bien de débattre, notre pays en a besoin . Vous savez, le MoDel  s’est toujours inscrit dans cette logique. Chaque fois que nous pouvons discuter, chaque fois que nous pouvons échanger dans le cadre d’une contradiction constructive, nous répondons toujours. RFI a organisé cette émission, nous a invité, malheureusement, le Premier ministre, sur instruction de sa hiérarchie, n’est pas venu. Il a envoyé un représentant, on aurait aimé que ce soit lui-même pour pouvoir quand même atteindre un certain niveau de discussion. Je ne minimise personne, mais quand même, nous avons tenu à exprimer un certain nombre de préoccupations. Egalement pour porter nos idées à la place publique et nous espérons que c’est une valeur ajoutée pour la Guinée. Pourquoi le Premier ministre lui-même a changé ou sa hiérarchie a changé d’avis à la dernière minute ? RFI avait tous les accords pour venir. Nous pensons que ce gouvernement ne peut plus défendre un certain nombre de choses objectivement. Donc, ils pensent que c’est une fuite en avant qu’il faut avoir, il faut se cacher de l’opinion. Raison pour laquelle, ils sont en train de museler les médias, parce qu’ils ne veulent pas de la transparence. Et nous, nous sommes des Guinéens. Nous nous battons pour la transparence, nous nous battons pour le débat, nous n’avons rien à cacher. S’ils avaient des choses objectivement défendables, c’est sûr qu’ils seraient venus. Parce que si c’était une tribune qui leur avait été offerte pour la propagande sans contradiction, c’est sûr qu’ils auraient accepté. Mais le fait qu’ils ne soient pas  venus, prouve à suffisance qu’ils ont des choses à cacher. Puisque la Guinée appartient à tous ses enfants, y compris nous-mêmes. Nous, nous n’avons rien à cacher, nous avons répondu et quand nous donnons la parole, nous la respectons. C’est pourquoi, aujourd’hui, les Guinéens nous ont vus ici. Celui qui représente le Premier ministre, il avait forcément des difficultés parce que ce n’était pas défendable. Peut-être que son patron a pensé le sacrifier d’une façon ou d’une autre », a martelé le chef de file du Model. Avant de se prononcer contre une éventuelle candidature de l’actuel locataire du Palais Mohammed V. « Pour nous, il n’y a pas de super-Guinéen. Moussa Dadis Camara est en prison aujourd’hui pour avoir voulu confisquer le pouvoir. Nous étions un peu plus jeune à l’époque. On s’était mobilisé, le Premier ministre actuel et certains membres du gouvernement étaient avec nous dans la rue. Et aujourd’hui, ce qu’on n’a pas accepté pour le capitaine Dadis Camara, on ne va pas l’accepter pour le général Doumbouya. Il n’est pas plus Guinéen que Moussa Dadis Camara. Pour le moment, il ne s’est pas exprimé, j’espère qu’avant la fin de l’année, il va avoir un message très clair qui l’amènera à respecter son engagement. Toutes les options sont possibles. La rue, ce n’est pas une jungle. Le droit de manifester est consacré par la loi , cela ne doit pas nous effrayer. Mais  nous ne prenons pas la rue comme la première option. Nous travaillons sur  beaucoup d’autres options et bien naturellement si c’est nécessaire d’aller dans la rue, si certains estiment que la rue est une boucherie, ils n’ont qu’à s’en prendre aux bouchers . Parce que nous n’avons jamais tué personne dans ce pays », a fait savoir Aliou Bah.

 

Kaba Kankoula 

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