La Guinée s’apprête à célébrer l’An 66 de son indépendance le 2 Octobre prochain. En dépit de l’immense richesse de son sol et de sous-sol, elle fait partie malheureusement des pays dont les populations continuent majoritairement de vivre dans la précarité. A ce jour, des civils et des militaires (Ahmed Sékou Touré, Général Lansana Conté, Capitaine Moussa Dadis Camara, Général Sékouba Konaté, Pr Alpha Condé, Général Mamadi Doumbouya) ont eu à se succéder à sa tête. Sous leurs règnes successifs, la plupart des ministres et des hauts cadres de l’administration se sont distingués dans les détournements de deniers publics, le bradage du patrimoine national et la dilapidation des ressources du pays, au vu et au su des pauvres populations impuissantes et meurtries qui sont réduites à tourner leurs yeux vers le ciel pour implorer le secours du Seigneur des mondes qui voit tout, entend tout et connaît tout, d’ailleurs qui ne se presse point car ça tourne et tout lui reviendra… Je ne connais rien de DIEU autant me taire. Quand nos braves pionniers sur lesquels nous comptions sont en train d’entonner la chanson d’Edith Piaf ‘’L’hymne à l’amour’’, à la junte, l’on peut se demander maintenant à qui se fier quand nous savons leur volte-face si rapide que Django et Ringo à faire descendre leur parrain.
Et quand les témoins pillent à leur tour, que diront les juges. Autant me taire car je ne suis pas juge, je ne suis qu’un arbitre à la plume discrète que je n’ai plus presque de force pour la tenir. S’il vous plaît, pardonnez-nous car nous ne sommes que des pauvres observateurs qui, peut-être, parleront mieux de vous parce que dans mon pays hier c’est toujours mieux. Une situation qui doit interpeller tout le monde. Comme dit l’autre, quand le présent regrette le passé, c’est que le futur est compromis. Espérons vivement un changement de mentalité au niveau des dirigeants (civils ou militaires) de notre pays pour créer des conditions permettant de partager la richesse du pays entre ses filles et fils sans distinction d’ethnie, de région, de religion ou de classe sociale. Il est paradoxal et inexplicable que les Guinéens, avec toutes les ressources naturelles dont regorge leur pays, continuent de vivoter. Ceux qui sont aux affaires s’enrichissent de façon insolente tandis que les populations à la base, dans leur écrasante majorité, ne parviennent pas à joindre les deux bouts, à manger trois fois par jour, à se loger ou se soigner dans des conditions décentes. Un sursaut patriotique s’impose du sommet à la base pour changer cette situation au profit de chacun et de tous.
Kèfina Diakité