Pour l’Organisation des Nations unies, à travers son agence en charge de la défense des droits humains (Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme), la situation qui prévaut en Guinée ces derniers temps est plutôt préoccupante. Cet organisme de l’ONU a cru devoir faire une ultime invite au gouvernement guinéen, accusé d’avoir restreint les libertés individuelles et collectives, depuis un peu plus de deux ans. Il l’a fait savoir dans un nouveau rapport axé sur la situation des droits de l’homme en République de Guinée. Un rapport dans lequel il a explicitement recommandé aux autorités de la Transition de lever les restrictions imposées aux médias. Il s’agit notamment du brouillage des ondes, de la suspension des professionnels des médias. Sans oublier l’interdiction générale de tout type de rassemblement, même pacifique, en vigueur depuis le 13 mai 2022. Dans ledit document de 18 pages, il est également recommandé au Gouvernement de diligenter des enquêtes concernant l’usage excessif de la force dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre et de traduire les auteurs présumés devant les juridictions compétentes. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme est revenu particulièrement sur le décès des deux garçons à Kindia et le décès d’un autre garçon à Taouyah (Conakry). Il invite par ailleurs le Gouvernement à libérer les six militaires ayant purgé leurs peines depuis novembre 2022 ou à établir un acte justifiant légalement et clairement les charges spécifiques et les bases légales de leur maintien en détention prolongée.
Comme on le voit donc, en plus de certains acteurs sociopolitiques et des organisations de défense des droits de l’homme de la place, des organisations internationales ne restent indifférentes face à ce qui se passe au pays du général de corps d’armée Mamadi Doumbouya qui, au lendemain de sa prise du pouvoir le 5 septembre 2021, a promis aux Guinéens de ne pas répéter les erreurs du passé. Les manifestations sur les places publiques demeurent interdites sur toute l’étendue du territoire national. Trois grands groupes de médias (Hadafo, Djoma, FIM) ont été fermés par les autorités pour dit-on non-respect de leurs cahiers des charges. Une fermeture qui fait réagir et continue de faire couler des flots d’encre et de salive dans le pays. Reste à savoir maintenant si ces recommandations formulées par le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme seront prises en compte par les tombeurs d’Alpha Condé. Attendons de voir.
Kaba Kankoula