Gagner contre l’Algérie et perdre contre le Mozambique pour dire « qu’on ne peut pas gagner à chaque fois » est parole et mental de loser, de perdant. Un loser ne va pas aux J.O ou en coupe du monde, où il faut gagner. Et quand on entend le ministre de la jeunesse et des sports dire que la délocalisation des matchs du Syli National coûte énormément cher, il y a à dire…
Le coach semble se glorifier jusqu’au firmament de la qualification du Syli pour les J.O devant l’équipe d’Indonésie, quand certains se demandent si l’Indonésie a un championnat de football digne du nom. Et quand il dit que la Guinée a été invitée aux J.O de Mexico-68, c’est du dédain pour donner de la valeur à sa qualification, que la Guinée n’a jamais réalisée avant lui. Justement, il n’a qu’à se renseigner auprès des Algériens.
Quant à la délocalisation des matchs au Maroc sous prétexte des relations fraternelles entre les deux pays, mais dans ce cas pourquoi pas le Mali, le deuxième poumon d’un même cœur ? On connait aussi la rhétorique de la proximité du Maroc avec l’Europe, où la plupart des joueurs du Syli sont dans des clubs, mais ce qui est gagné par-là est doublement perdu dans des surfacturations.
Au moment où la CRIEF a de la peine à faire la lumière sur les détournements de la gouvernance passée, au moment où les médias qui fouinaient au fond dans toutes les malversations sont fermés, un site internet de la place a eu le courage de publier les détails des dessous de matchs au Maroc, une supercherie que le CNRD n’allait jamais soupçonner. Par peur des mêmes représailles, l’article a été décroché, mais c’était déjà sur la place publique. Voilà l’importance d’une presse libre et responsable. Il y a des raisons de rétablir les médias fermés et redéfinir ce qu’on appelle cahier des charges. La presse est le quatrième pouvoir, mais elle a ses limites. Une presse responsable ne doit pas être l’instrument d’un groupe d’hommes ou d’un parti politique pour s’attaquer au pouvoir, surtout en Afrique, ni de servir à un tiers qui a de l’argent et qui a des comptes à régler.
Si Keamou Bogola Haba ne savait pas pourquoi les délocalisations des matchs coûtent cher, il le sait maintenant par la presse : des nuitées aux petits déjeuners et aux repas sont surfacturés au double, voire plus.
Dans les années 2002-2008 et suivantes, le Syli se regroupait à Malaga, au mois de décembre avant de venir à une CAN. Malaga est une station balnéaire. En été, les vacanciers du monde y viennent. Malaga refoule du monde, mais pas en hiver, quand tout le personnel est en vacances d’hiver. Le personnel d’entretien se relayaient. Les chambres sont presque gratuites. C’est pendant cette période qu’on envoyait le Syli National pour une mise au réfrigérateur à la place d’une mise au vert pour venir à une CAN. Au mois de décembre, la température avoisine les moins 10 à Malaga et à plus 30 degrés et plus en Afrique tropicale. Un écart de 30 à 40 degrés produit un impact négatif même sur les body-buildings … Les factures et frais d’hôtel étaient facturés au tarif d’été.
Lors d’un stage pédagogique en RDA, pour sanction, on a été envoyé en vacances de décembre 1982, dans un hôtel de grand standing, à Herringdorf, dans une station balnéaire, à côté de Rostock. On disait que l’hiver de 1982 était le plus vigoureux depuis ho-ha. La neige couvrait le sol sur plus d’un mètre. Tout le monde était devant la télé avec les chaudières à plein rendement. Impossible de mettre le nez dehors. On s’était hasardé à marcher sur près d’un kilomètre de l’hôtel. L’eau de la mer était solidifiée, pas de vague. L’hôtel de grande renommée n’était tenu que par deux maintenanciers, les repas étaient servis à froids… Ce fut une expérience très instructive pour parler de la magouille à Malaga. Actuellement, c’est à Dubaï. Ça monte en étoile et en standing ! La Guinée avec son économie fragile débourse des centaines de millions pour chaque rencontre de football pour s’entendre dire « qu’on ne peut pas gagner à chaque fois. Pourquoi payer si cher pour ne pas gagner ? Voilà pourquoi la guéguerre à la FEGUIFOOT avait tiré si en longueur, et voilà pourquoi le comité de normalisation avait tenu à se cramponner. Les responsables du football guinéens vivent mieux que les ministres, ils n’ont jamais voulu la gloire du pays, ils ont voulu de l’argent pour eux par le truchement du Syli National et sur le dos du contribuable guinéen. Si on auditait seulement la CAN 2006 pour éclairer la lanterne des Guinéens : alors que toutes les primes ont été budgétisées jusqu’à la finale, l’on a trouvé le moyen de bloquer le paiement des trois victoires de la phase de poule. Pour une fois, la Guinée a survolé sa poule. Les discussions sur le paiement des primes ont eu lieu tard dans la nuit, à la veille des quarts de finale contre les Lions de la Téranga, largement à la portée du Syli, cette année-là. On ne dit pas autre chose, mais cette année-là, le Syli National avait la CAN à sa portée pour réparer le faux-pas d’Addis Abeba 1976, pour boucler la boucle des 30 ans de la traversée du désert, hélas ! Comme les Guinéens avaient tout fait pour ne pas gagner, le Sénégal avait gagné, à la Pyrrhus, par une gifle cinglante de Henri Camara pour se faire étrier par la Tunisie, au tour suivant (6-0 ?). Ferdinand Koly, en voulant assassiner Fodé Mansaré s’est mis à la retraite comme Marcel Desailly, qui aussi avait voulu ‘’dépiécer’’ Alhadj Diouf, en coupe du monde 1982… Un jour, quand Patrice Neveu, le coach du Syli à cette époque, va écrire ses mémoires de « coach vendu et floué », on saura un peu plus sur ces quarts de finale truqués. Il doit garder quelque chose contre le Sénégal, qui ne l’avait pas embauché, par la suite.
Autres filières de la magouille. Pourquoi les frais de rénovation des stades du 28 Septembre et de Nongo sont si exorbitants ? Beaucoup avaient cru que Alpha Condé n’avait pas tenu sa promesse d’organiser la coupe d’Afrique de 2025 par manque de volonté. Beaucoup ont vu l’incapacité de Mamadi Doumbouya, puisque dans son cas, des commissions avaient été mises sur pied en fanfare pour les études de faisabilité sur les sites choisis, même un projet de flotte aérienne avait été en discussion, et puis, rien. N’était-ce pas parce que les factures et les devis étaient gonflés et surgonflés à la limite du possible par une connivence entre des Guinéens et des intermédiaires des fournisseurs et des techniciens exécutants ? Si les travaux de rénovation des stades du 28 Septembre et de Nongo sont presque égaux au neuf, on peut comprendre le jet de l’éponge de Alpha Condé et de Mamadi Doumbouya. On ne sait plus ce qu’est devenu le COCAN…
La surfacturation est dans l’ADN du Guinéen. On a vu des ponts de 4 mètres de large sur 8 mètres de long qui ont coûté dans les 200 millions de francs à une époque où, avec ce même montant, certains professeurs qui enseignaient à leurs élèves le calcul des devis en fonction ouvrages et en fonction des prix des matériaux sur le marché, eussent construit deux ponts pareils et garder suffisamment de nèm-nèm. Les Guinéens savent-ils que le devis du barrage Garafiri de 950 millions de francs guinéens présenté par « Grand Projet » avait été revu à la baisse à 650 millions par les spécialistes de la Banque Mondiale, et dans ce devis gonflé, tous les fonctionnaires guinéens avaient payés 5000 francs chaque mois ?
Mais encore, quelle est la logique d’un regroupement princier à Dubaï pour venir jouer au Mali, au Burkina ou en Côte d’Ivoire alors que le peuple manque de tout ? Chacun a pu constater la baisse du régime de ces équipes en seconde mi-temps. Les Guinéens s’adaptent moins aux variations de température que les Camerounais, qui sont des Lions, mais qui sont aussi gérés par une FECAFOOT corrompue jusqu’aux os. Combien de joueurs sont venus à la CAN diminués, et combien de temps leur a-t-il fallu pour retrouver leur niveau dans leur club, après chaque CAN ?
Kaba Diawara est fier d’avoir réussi à faire venir des binationaux dont la France n’a pas besoin. Avec ces mêmes binationaux il se cherche depuis des années, il n’a pas une équipe-type avec un fond et un schéma de jeu. Depuis trois ans, le Syli n’a jamais enchaîné des victoires parce que les victoires ne sont dues qu’à des actions individuelles ou des buts de hasard, de chance. A chaque fois, il est critiqué par la presse, qui a assez d’avoir mal à l’orgueil. Voilà qu’on parle encore de la presse…
Quant à Serhou Guirassi, qui n’a rien montré aux Guinéens après plusieurs rencontres, parce que l’ambiance n’est pas la même qu’à Stuttgart. Là où il veut aller, à Milan ou où-là, situation sera plus favorable ? On connaît peu de joueurs qui ont réussi dans 2 clubs différents, mais eux, sont des supermans : Maradona, Figo, Zidane, Ibrahimovic, CR7, et qui d’autres ! Libre à lui de se laisser conduire comme un mouton par ses agents. Il se demande s’il va ou non participer aux J.O avec le Syli National … Veut-il se faire prier ?
Enfin, avec cette mentalité de Kaba Diawara, les prochaines rencontres du Syli National pour la coupe du monde contre l’Ouganda, le Botswana, l’Algérie et le Mozambique, il en faudrait beaucoup au Syli. Quant aux jeux olympiques, la ‘’poule-coq’’ dans laquelle la Guinée se trouve …
Moïse Sidibé
Anecdote : En 2009, en plein tiraillement entre « Dadis doit rester » et « Dadis doit partir », la tension sociale était à son comble. Pour dissuader Dadis de s’accrocher au pouvoir, un journaliste avait écrit : « deux ans de plus à supporter les glossolalies, les battologies et les sarcasmes de Dadis (pendant les Dadis-shows) seraient longs et ennuyants ». Vérité crue, et pour récompense : 9 jours dans les geôles des Services spéciaux de la lutte anti-drogue et du grand banditisme, incarcéré parmi les narcotrafiquants. Cette équipe de Dadis est devant la barre pour crimes contre l’humanité et risque gros. S’ils avaient écouté la presse …