Si l’on s’en tient strictement à l’accord conclu avec la CEDEAO, la transition en cours en Guinée devrait se terminer le 31 décembre 2024 par l’élection d’un civil à la tête du pays. Mais tout porte à croire que l’on s’achemine tout droit vers un glissement du calendrier électoral. Le nouveau Premier ministre Bah Oury en a fait implicitement l’annonce dans une interview accordée à RFI. Une perspective contre laquelle des voix se sont élevées. Les Forces vives de Guinée qui ont en leur sein les trois grandes formations politiques du pays (RPG Arc-en-ciel, UFDG, UFR) ont fait une sortie pour dire à qui veut l’entendre qu’au-delà du 31 décembre 2024 elles ne reconnaîtront plus le pouvoir du CNRD. Sur la même lancée, des partis politiques, coalitions de partis politiques et organisations de la société civile ont signé lundi 22 avril 2024 une déclaration dans laquelle ils décident d’unir leurs efforts pour contraindre le CNRD à respecter ses engagements d’organiser les élections nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de l’année 2024; d’user de tous les moyens légaux y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques pour exiger l’organisation des élections.
“À défaut d’obtenir la satisfaction de cette revendication, les signataires de la déclaration se réservent le droit d’exiger le départ de la junte et la mise en place d’une transition civile capable d’organiser dans un délai raisonnable des élections crédibles permettant au peuple guinéen de choisir librement ses dirigeants. Les signataires invitent le peuple de Guinée à se mobiliser pour répondre, avec la plus grande combativité, aux mots d’ordre qu’ils ne tarderont pas à lancer pour exiger l’organisation avant la fin de l’année d’élections inclusives, libres et transparentes”, lit-on dans la déclaration de ces acteurs sociopolitiques.
Au lendemain de leur prise du pouvoir dans les circonstances que l’on sait, le général Mamadi Doumbouya et ses compagnons du CNRD ont promis et juré d’organiser des élections libres et transparentes de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle) pour remettre le pouvoir aux civils. Des élections auxquelles aucun membre d’un organe de la transition ne sera candidat. Aujourd’hui, certains acteurs sociopolitiques les accusent d’avoir désormais un agenda caché et de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Kaba Kankoula
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