Le retour à l’ordre constitutionnel n’est pour demain au Mali. La junte au pouvoir dans ce pays limitrophe de la Guinée a en effet annoncé mercredi 10 avril 2024
la suspension jusqu’à nouvel ordre des activités des partis et des associations à caractère politique.
“Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour raisons d’ordre public les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national », indique un décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et lu devant des journalistes par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
Pour beaucoup d’observateurs politiques, cette mesure constitue sans nul doute une nouvelle restriction à toute expression d’opposition ou de dissidence de la part des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président civil Ibrahim Boubacar Keïta.
Les militaires se sont maintenus à la tête du Mali au-delà du 26 mars 2024, date à laquelle ils s’étaient engagés, sous la pression de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à céder la place à des civils élus. Les élections se font toujours attendre, au grand dam des acteurs politiques qui rêvent de voir un des leurs occuper le palais Koulouba, en lieu et place des hommes en treillis.
Pour justifier cette suspension des activités des partis politiques, le colonel
Abdoulaye Maïga a invoqué un dialogue national initié le 31 décembre par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Pour lui, le lancement de ce dialogue et le non-respect de l’échéance du 26 mars ont donné lieu à des discussions stériles et des hypothèses qui n’ont pas lieu d’être.
À noter que le Mali, le Burkina et le Niger se sont déjà retirés de la CEDEAO et ont créé l’AES (Association des Etats du Sahel).
Kaba Kankoula
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