À travers une tribune publiée dans la presse et intitulée “Chronique d’une transition mal en point”, Diabaty Doré, president du RPR et vice-président de l’ANAD n’est pas allé par quatre chemins pour accuser le CNRD de vouloir confisquer le pouvoir.
“Nous sommes bien en février 2024, au pays d’un officier supérieur récemment élevé au grade de général de corps d’armée (rien que ça !) qui nous a promis la main sur le palpitant qu’il ne fera pas un jour de plus au pouvoir, après ses deux ans de transition.
Malheureusement, plus l’échéance des deux ans (Décembre 2024 étant la date limite fixée) approche, plus on a l’impression qu’on est à des années lumières d’un processus électoral digne de ce nom.
Pas l’ombre d’un démarrage de quelques opérations indispensables en amont pour garantir l’intégrité du scrutin qu’on souhaite libre, transparent, crédible et surtout sans l’influence d’un galonné, qu’il soit putschiste actif ou passif.
On a l’impression que le pouvoir de « l’homme du 05 septembre » est comme un marin au gouvernail d’un bateau ivre, en pleine tempête.
Nous qui nous étions accrochés à sa « parole d’officier » nous en avons pour notre… grade.
C’est comme si tout était planifié par un homme dont les actes laissent penser que le pouvoir n’est pas seulement doux : il faut s’y cramponner. Au diable les jérémiades des acteurs, de bonne fois, de toutes obédiences, qui ne cessent de pousser des cris d’orfraie qui risquent d’entraver cette ambition !
Nous sommes de plus en plus convaincus que les putschistes de Conakry ne travaillent qu’à consolider et (éventuellement) perpétuer leur pouvoir. En tout cas, leur attitude, et c’est le moins que l’on puisse dire, ne donne pas l’impression qu’ils ontle retour à l’ordre constitutionnel en ligne de mire. Et les faits pour attester cette opinion ne manquent pas.
Tenez, des délégations spéciales ont été installées sous des prétextes fallacieux, en violation flagrante des dispositions du code des collectivités locales et même de leur propre « Charte de la transition » qui avaient pris soin de rédiger, tout seuls dans un coin, avant de l’imposer au « peuple » et à une classe politique prise de vitesse.
Soupçonner le CNRD de faire preuve d’obstination pour remplacer des élus par des individus totalement acquis à leur cause (de confiscation du pouvoir ?) n’est pas démuni de sens. Cela est d’autant plus évident que ce processus se déroule dans une opacité suspecte, en l’absence totale des acteurs concernés que sont les partis politiques. Ce flou manifeste vise à faire une main basse sur le pouvoir local afin de permettre aux nouveaux « maîtres à bord » de dérouler un agenda qui n’est plus qu’un secret de polichinelle.
Ne parlons même pas du dilatoire dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Aucun acte concret contribuant la restauration de l’ordre constitutionnel n’est perceptible au moment où ces lignes sont rédigées. N’évoquons même pas la fameuse la « rédaction de la nouvelle Constitution » (qu’on attend toujours !), le refus obstiné d’abandonner l’entourloupe du RAVEC (Recensement administratif à vocation d’Etat civil) au détriment du toilettage du fichier électoral existant (plus simple et plus logique mais il faut bien gagner du temps !), encore moins la confusion entretenue autour de l’organe de gestion des élections, en passant par le processus d’enrôlement des futurs électeurs ! Un imbroglio sans précédent dans notre pays”, a écrit Diabaty Doré du RPR et vice-président de l’ANAD.
Kèfina Diakité 
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