S’achemine-t-on vers la dislocation de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) ? C’est la question que beaucoup d’observateurs se posent au regard de la situation qui prévaut actuellement dans la sous-région. Le samedi 27 janvier 2024, ce sont trois Etats membres (Mali, Burkina Faso, Niger) qui ont annoncé, avec effet immédiat, leur retrait de l’organisation.
Dans un communiqué rendu public le lendemain, la Commission de la CEDEAO  a indiqué qu’elle n’a pas encore reçu de notification formelle directe des trois États membres sur leur intention de se retirer de la Communauté, tout en  précisant que selon les directives de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, elle travaille assidûment avec ces pays pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Elle se dit par ailleurs  déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique au Burkina Faso, au Niger et au Mali.
Les juntes  au pouvoir dans ces trois pays du Sahel regrettent le fait que l’organisation régionale se soit éloignée, selon eux, des idéaux des pères fondateurs de la CEDEAO et du panafricanisme. Pour eux, la CEDEAO serait sous influence de puissances étrangères, et serait devenue une menace pour ses Etats membres, ses populations dont elle est censée assurer le bonheur. Sans oublier la non-assistance de ces Etats dans le cadre de leur lutte existentielle contre le terrorisme.
À rappeler que c’est la Mauritanie qui a été le pays premier à claquer la porte de la CEDEAO. Et si le retrait de la troïka Mali-Burkina-Niger devenait définitif, la CEDEAO  se retrouverait désormais avec 12 pays: Cap-Vert, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra-Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria.
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