Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, a été secouée par des tirs nourris dans la nuit du jeudi 30 novembre au vendredi 1er décembre. Certains observateurs de la scène politique de ce pays instable sont allés jusqu’à avancer l’hypothèse d’un coup d’Etat. Selon des sources, il s’agissait plutôt d’une tentative d’exfiltration menée par des éléments de la garde nationale qui ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des finances, Souleiman Seidi et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro qui s’y trouvaient en garde à vue, pour des soupçons de malversations. Une opération qui s’est terminée par des affrontements entre la garde nationale et les forces spéciales bissau-guinéennes. Comme il fallait s’y attendre, au lendemain de ces évènements malheureux, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a publié un communiqué dans lequel elle ordonne l’arrestation et des poursuites contre les auteurs de cette opération. « La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a appris avec une profonde préoccupation les violences qui ont éclaté à Bissau, aux premières heures du vendredi 1er décembre 2023. La CEDEAO condamne fermement ces violences et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit dans ce pays. La CEDEAO appelle en outre, à l’arrestation et à la poursuite des auteurs de l’incident, conformément à la loi. La CEDEAO exprime son entière solidarité avec le peuple et l’autorité constitutionnelle de Guinée Bissau.», indique le communiqué rendu public ce samedi 2 décembre.
Le moins qu’on puisse dire et écrire, c’est que la CEDEAO fait de plus en plus face à une instabilité très inquiétante dans son espace. Quatre de ses Etats membres sont actuellement dirigés par des juntes : Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger. Comme si tout cela ne suffisait pas, il y a quelques jours, une tentative de coup d’Etat a été déjouée en Sierra-Leone. Et c’est la Guinée-Bissau qui vient s’ajouter à cette liste de pays où des actes antidémocratiques ont été posés dans l’espace CEDEAO.
Kèfina Diakité