Si la plupart des cas concernent les femmes, plusieurs dizaines de cancers du sein masculins sont également diagnostiqués tous les ans en Belgique. En effet, une centaine d’hommes suivent chaque année un traitement contre cette maladie chez nous, informe Pink Ribbon. Pourtant, la plupart d’entre eux ne connaissent pas ce risque. C’est pourquoi la sensibilisation reste primordiale, comme le rappelle BorstkankerMAN, l’association belge qui défend les intérêts des hommes atteints d’un cancer du sein.
Grâce à la sensibilisation, nombreuses sont les femmes à avoir pris conscience de l’importance du dépistage, notamment à travers l’autopalpation et la mammographie. C’est toutefois moins le cas du côté des hommes, qui sont d’ailleurs 80% à ignorer qu’ils peuvent aussi être touchés par un cancer du sein, comme le révèle une étude publiée en 2010 par la revue américaine American Journal of Nursing.
Le cancer du sein masculin n’est pas plus dangereux que celui qui se développe chez les femmes. Cependant, le diagnostic arrive souvent trop tardivement, avec pour conséquence un moins bon pronostic. Pris en charge à temps, le taux de guérison est bon et s’accompagne d’un taux de survie de cinq ans d’environ 80%, comme le détaille PartenaMut.
“J’ai perdu mon sein, mais il ne me manque pas”
Patrick Bastiaens
Pour Patrick Bastiaens, le diagnostic est tombé en 2016 après avoir senti une boule sous le mamelon. À l’époque, il pensait être le premier homme atteint d’un cancer du sein en Belgique. “Je ne savais même pas que le cancer du sein touchait aussi les hommes”, reconnaît-il. Patrick a détecté la tumeur à temps et elle a pu être retirée. “J’ai perdu mon sein, mais il ne me manque pas. C’est différent pour les femmes. Pour elles, un sein n’est pas seulement un sein.”
André Pauwels, qui a lui-même souffert de cette maladie, se donne du mal pour attirer l’attention sur le cancer du sein chez les hommes. Fondée par cinq hommes touchés par le cancer du sein, dont André, l’association BorstkankerMAN ne compte pas beaucoup de membres. “Nous sommes 35 ou 40. Ce n’est pas énorme, mais les hommes ont généralement moins besoin de contacts avec d’autres patients. Beaucoup nous contactent une ou deux fois pour se renseigner sur la maladie, mais sans plus.”
Malgré ce constat, André continue à se mobiliser pour plus de reconnaissance et de sensibilisation. L’ASBL contribue à la sensibilisation au cancer du sein, encourage les hommes à s’auto-examiner, les représente quand c’est nécessaire et apporte une aide et des conseils individuels aux patients. “Cette sensibilisation reste primordiale.”
Ce qui doit alerter
Contrairement aux femmes, aucun dépistage systématique du cancer du sein n’est prévu pour les hommes. Alors, à quels signes doivent-ils être attentifs? Une boule ou une masse non douloureuse au niveau du sein doit alerter, tout comme un écoulement ou un saignement du mamelon, le mamelon qui s’inverse et pointe vers l’intérieur, la présence d’une masse au niveau de l’aisselle ou encore une plaie sur la poitrine qui tarde à guérir.
Le constat d’un de ces signes d’alerte doit donner suite à une visite chez le médecin traitant. Une mammographie est ensuite éventuellement prescrite. Une échographie, ainsi qu’une biopsie peuvent alors être effectuées.
Le cancer du sein chez les hommes touche surtout les plus de soixante ans. Les hommes ont, en moyenne, 67 ans quand le diagnostic tombe, contre 62 ans chez les femmes.
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