Lors de l’Assemblée Générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) qui s’est tenue le samedi 14 octobre, Kalémodou Yansané, vice-président du parti, a abordé l’affaire des 5000 mille milliards.
« Alors si vous prenez 5000 mille milliards sur les dépôts des pauvres citoyens qui posent dans les banques primaires, ce montant-là est à la banque centrale. Si vous prenez ce montant pour mettre dans les infrastructures, je souhaiterai que cet argent-là serve à construire les routes, serve à équiper les écoles (…) 5000 milliards c’est bien mais le budget on n’a pas besoin d’un économiste de Harvard pour savoir que le budget c’est les dépenses opposées aux recettes,…diminuer le train de vie de l’État, couper dans le budget de souveraineté, couper dans les exonérations, couper dans certaines subventions pour équilibrer les dépenses à ce que vous gagnez comme recettes. Mais si vous prenez des dettes sur le système bancaire, vous allez les payer avec des taux d’intérêts énormes et peut-être même si vous voulez la dette intérieure actuelle du pays, c’est-à-dire les fournitures qui ont été faites, les travaux qui ont été faits, approuvés, attestés par l’Etat ça peut engloutir déjà les 5000 milliards. Donc c’est une opération si sur le plan économique se justifie, sur le plan pratique on aurait mieux fait à chercher à diminuer le train de vie actuel de l’Etat. Si vous envoyez une dizaine de ministres en classe affaire, louer des cars à New-York, Philadelphie, à Boston, un peu partout, il ne faut pas être surpris que le budget soit en déficit… » a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Nous avons connu en Guinée un régime révolutionnaire pendant 26 ans, juste après, nous avons eu un régime totalement libéral, c’est un choc . J’ai entendu dire la Guinée avait 144 entreprises, la Guinée avait 9 Boeings, c’était des entreprises publiques. A l’époque, Conakry se limitait à la Tannerie, Conakry a triplé de population. Aujourd’hui ce qui était valable, il y a 30 ans à 40 ans, n’est pas valable aujourd’hui. Avec le parti unique, tout était possible, tout appartient à l’Etat, tout a changé. Après le feu président Sékou Touré le régime qui est venu, était totalement libéral, après, nous avons connu un régime militaire qui a encore, changé, après un régime civil et aujourd’hui, un régime militaire. Ce pays là a subi ces coups, le régime révolutionnaire, le régime libéral, régime civil et un autre régime militaire encore…Les militaires ne sont pas faits pour gérer un Etat. Ils n’ont pas suivi la formation pour gérer un Etat. Ils ont été formés pour faire la guerre, ils ont été formés pour protéger les populations. Ils ne sont pas formés pour gérer les finances ou encore l’administration. La sécurité, oui, mais pas les finances et l’administration de l’Etat. C’est tout comme les civils que je suis. Je ne suis pas formé pour faire la guerre. Si on m’envoie pour faire la guerre et qu’il y a échec, on aura fait exprès. Si les militaires échouent dans la gestion d’un pays, on aura fait exprès. Et malheureusement la tendance aujourd’hui en Afrique de l’Ouest au moins, c’est les militaires. Tous les pays qui sont autour de nous et qui ont eu la continuité de l’Etat, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, sont très loin devant nous aujourd’hui. Donc, nous conseillons vivement au CNRD de faire en sorte que la transition continue et que les civils reviennent au pouvoir. Le militaire veut faire la politique, mais il démissionne de l’armée, ôte sa tenue et vient faire la politique avec nous. Mais on ne peut pas être militaire et faire en même temps la politique »
Kèfina Diakité