Abdoul Sacko est le coordinateur du Forum des Forces sociales de Guinée (FFSG), une plateforme de la société civile, membre des Forces vives de Guinée (FVG). Dans un entretien téléphonique accordé à Mediaguinee, il fait part de son scepticisme par rapport au discours que le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, devra tenir ce jeudi 21 septembre 2023 au compte de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies, à New-York. « Le Colonel ne dira absolument rien à ce rendez-vous aussi important, ce qui n’a pas été déjà dit. C’est ça la réalité, parce qu’il n’a pas un programme ni à vendre encore moins à défendre. S’il avait au moins respecté et fait respecter les engagements pris avec ses collaborateurs pour l’adhésion des Guinéens à leur coup d’État le 05 septembre 2021, il serait parti vanter cela. Des gens me diront que la lutte contre la corruption qui a pris d’ailleurs une allure exponentielle aujourd’hui a porté fruit.
Que le Président nous dise la moralisation est à quel niveau dans la gestion de cette transition. C’est plutôt la prison, les règlements de compte qui constituent cette moralisation. Il va certainement aller défendre que qu’il a arrêté des gens, qui depuis plus de deux ans, il n’a pas pu libérer encore moins les confondre aux faits pour lesquels ils ont poursuivis. C’est ce qu’il va aller défendre ? », a martelé Abdoul Sacko, le coordinateur du Forum des Forces sociales de Guinée (FFSG). Et de poursuivre en ces termes : « Si le Colonel partait à la suite d’un chronogramme consensuel qui requiert la majorité écrasante du peuple de Guinée ; si le Colonel partait pour dire que mes compatriotes et moi nous nous sommes accordés sur l’avant-projet de constitution ; si le Colonel partait pour dire que mes compatriotes et moi allons tenir le référendum par exemple le 18 octobre 2023; les législatives le 25 décembre 2023; les communales en juin 2024 et la présidentielle en octobre 2024; s’il partait avec un programme bien ficelé et consensuel, la Guinée aurait mobilisé beaucoup de ressources pour l’accompagnement de la transition. »
Kèfina Diakité