La Direction Nationale de l’Epidémiologie et de la Lutte Contre la Maladie (DNELM) du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a organisé du 11 au 17 septembre 2023 un atelier de formation en analyse des données et rédaction scientifique à l’intention de 28 cadres de trois programmes nationaux de santé (VIH, Tuberculose, Paludisme).
L’atelier qui était organisé en collaboration avec le Centre d’Excellence d’Afrique pour la Prévention et le Contrôle des Maladies Transmissibles de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (CEA-PCMT) et le Réseau National pour la Recherche Opérationnelle en Guinée (RENAROG) s’est tenu au Centre national de formation et de recherche en santé rurale de Maferinyah.
A travers ce projet financé par TDR/OMS dans le cadre de l’initiative structurée de formation à la recherche opérationnelle (SORT-IT), la DNELM vise à construire une culture de recherche au sein des programmes et du système de santé guinéen.
Pendant une semaine, ces vingt-huit agents cadres des programmes de santé ont bénéficié d’une formation devant désormais leur permettre d’exploiter des données de routine et baser leur prise de décision sur des preuves. Huit facilitateurs professionnalisés dans ce domaine, y compris des alumni du cours africain de recherche opérationnelle ont appuyé les participants.
Au terme de cet atelier de formation, le Directeur du Centre d’Excellence d’Afrique pour la Prévention et le Contrôle des Maladies Transmissibles CEA-PCMT a félicité toutes les parties prenantes, tout en les exhortant à redoubler d’effort pour parvenir à la vulgarisation scientifique des manuscrits découlant de cet atelier.
« Nous sommes aujourd’hui au troisième atelier devant permettre d’analyser les données qui ont pu être collectées au niveau des différents programmes et de rédiger un rapport qui sera soumis aux journées de santé publique en Guinée prévues en novembre prochain et également de pouvoir rédiger un article scientifique pour favoriser le partage avec la communauté scientifique. Après cet atelier, il est prévu un autre qui permettra aux participants de rédiger des notes politiques à l’intention des mêmes participants ».
Il a saisi l’opportunité pour témoigner toute sa gratitude au Ministère de la santé et de l’hygiène publique pour cette initiative qui vise à intégrer la recherche dans les programmes et qui renforce la collaboration avec le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
Il a enfin exprimé sa fierté pour les résultats qui ont été atteints par les participants, en rappelant que tous ont réussi à analyser leurs données et sortir des résultats qui ont été décrits et permettront dans les meilleurs délais d’aboutir à des manuscrits de qualité.
Prenant la parole au nom des facilitateurs, Dr Fassou Mathias Grovogui, a déclaré ceci : « Cet atelier de formation en recherche opérationnelle qui vise à renforcer la capacité des travailleurs des différents programmes de santé de notre pays a abouti à des connaissances basées sur des données qu’ils produisent au quotidien. L’objectif, c’est de les aider à utiliser les résultats pour apporter des changements dans leurs différentes activités afin d’améliorer la performance des programmes de santé ».
Dr Grovogui a affirmé les facilitateurs travaillent avec les participants depuis six mois déjà. Il s’est dit personnellement satisfait de l’évolution des participants qui, pour la plupart, ne sont pas habitués à la recherche. Il a enfin exprimé sa satisfaction car les participant ont démontré leur maitrise du processus de collecte, d’analyse et de présentation des données.
Docteur Oumou Hawa Diallo, enseignante chercheuse, est l’une des vingt-huit participants à ce processus. Après sept jours de formation sans repos, elle se dit satisfaite de l’initiative et plaide que cela soit continuel.
« Je suis vraiment très satisfaite de ces activités et surtout des connaissances qui ont été acquises à cette semaine de formation. Elles ont été très instructives dans le renforcement de nos connaissances de base dans la connaissance médicale de la recherche opérationnelle. Je souhaite que ce type d’activité ne s’arrête pas à ça parce que nous avons des données qui ne sont pas exploitées car ça peut nous aider de mieux connaître les données dont nous disposons parce que si elles ne sont pas exploitées, c’est qu’elles n’ont pas de sens. Ça doit continuer parce que ça nous donne l’envie d’aller de l’avant parce qu’il y a un grand nombre d’enseignants chercheurs et le personnel impliqué dans la gestion des projets. », a-t-elle confié.
Le Directeur national par intérim de l’Epidémiologie et de la lutte contre les maladies a présidé la cérémonie de clôture de ce troisième atelier du genre. Satisfait du travail qui a été réalisé au cours de cette retraite, il a tenu à remercier les partenaires et les autorités qui se sont impliqués pour la réussite de la formation.
« Je suis heureux d’être là pour participer à ce processus pour cette troisième phase. Il y a quelques mois, nous étions là ensemble pour lancer ces activités qui aujourd’hui, sont en train de faire des résultats auxquels nous nous attendions. Il faut dire que ces résultats obtenus aujourd’hui nous donnent satisfaction mais pour les obtenir, il a fallu l’engagement, le soutien et l’accompagnement du CEA-PCMT que vous avez la lourde charge de diriger aujourd’hui. Je voudrais aussi dire que notre souhait est de ne pas s’arrêter là avec ces cohortes. Qu’il y ait plusieurs cohortes aussi à former au sein de nos différents programmes de santé et il faut rappeler que notre direction a aujourd’hui sous sa coupole, douze programmes de santé sur les treize que compte le pays. C’est pour dire que nous devons vraiment être là pour ces programmes afin de les accompagner sur le terrain pour leur permettre de tirer les leçons pour orienter notre politique de santé. Cela est important lorsqu’on se fonde sur la recherche opérationnelle et je pense que nous sommes sur la bonne voie. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier les facilitateurs qui n’ont ménagé aucun effort pour accompagner les participants à cette formation. Et aussi aux participants, je voudrais les exhorter à l’encouragement, la disponibilité et surtout penser à ce que ces résultats soient publiés dans les revues », a exhorté Pr Fodé Bangaly Sacko.
Il faut rappeler que chaque participant et participante à cet atelier présentera ses résultats aux prochaines journées de santé publique (novembre 2023) et rédigera un article scientifique à soumettre dans un journal scientifique lu par les pairs.