Ce mercredi 30 août 2023, un groupe de militaires a déclaré sur la chaîne Gabon 24 l’annulation des résultats des élections générales qui donnaient la réélection d’Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés et la fin du régime Bongo. Un  des fils du chef de l’État sortant, Noureddin Bongo Valentin, aurait été arrêté. Les putschistes ont par ailleurs indiqué que le président Ali Bongo serait gardé en résidence surveillée et qu’il serait entouré de sa famille et de ses médecinsUne autre séquence a été  régulièrement diffusée sur la chaîne d’information Gabon 24 : celle de scènes de liesse de militaires de la garde républicaine, chargée d’assurer notamment la sécurité de la présidence, qui portent en triomphe leur chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Pour rappel, depuis deux ans, cet officier est le chef de la garde républicaine, l’unité d’élite censée protéger le président Bongo. Fils d’officier, formé à l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc, il a même été l’un des aides de camp d’Omar Bongo, l’ancien président et père du chef de l’État actuel et ce jusqu’à sa disparition en juin 2009…

Dans une interview accordée ce mercredi matin au journal français ‘’Le Monde’’, celui qui est présenté par certains comme le nouvel homme fort du Gabon a déclaré qu’il n’est pas encore président, et qu’il n’envisageait rien pour l’instant. « C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux. Nous allons nous retrouver à 14 heures. Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition », a déclaré le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Pour beaucoup d’observateurs, c’est la fin de la dynastie Bongo qui régnait sur cet Etat pétrolier depuis 55 ans. Comme il fallait s’y attendre, ce coup d’Etat a fait réagir les partenaires bi et multilatéraux. L’Union africaine a fermement condamné ce qu’elle considère comme une tentative de coup d’Etat. Paris, Washington, Moscou, Pékin et Bruxelles (UE) disent suivre attentivement l’évolution de cette  situation, dont le continent africain aurait dû et pu se passer allégrement après les putschs perpétrés au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger.

Kèfina Diakité

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