Les associations et organisations professionnelles de presse animeront une conférence ce lundi 22 mai à la maison commune des journalistes à la Minière, pour annoncer des actions fortes suite à ce que beaucoup appellent la sortie ratée de M. Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement de transition.
Pour rappel,  le jeudi 18 mai 2023, l’actuel ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique a ouvertement menacé de fermer tous les médias qui se rendraient coupables de graves manquements dans leur travail.
Le lendemain, dans l’émission “Mirador” de FIM FM, Amadou Tham Camara de l’Aguipel, Aboubacar Camara de l’Urtelgui et Sékou Jamal Pendessa du SPPG ont répondu à l’ancien député uninominal de Gaoual.
“C’est vraiment un recul mais qu’il sache que cela est inacceptable. C’est pourquoi nous avons déjà demandé à toutes les associations de médias de ne pas prendre part à la semaine de la communication et de l’information initiée par le Gouvernement prévue pour la semaine prochaine. Nous allons nous réunir également dans les 24 à 48 heures pour prendre d’autres mesures. Mais la première mesure déjà prise, c’est celle de boycotter cet événement déjà annoncé”, a regretté Amadou Tham Camara, le président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL).
Pour sa part, Aboubacar Camara, le président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (Urtelgui), a réagi en ces termes:  “En tant qu’organisation professionnelle des médias, nous prenons très au sérieux cette sortie du ministre Ousmane Gaoual. C’est pourquoi nous avons entamé depuis hier, les discussions entre responsables de médias, de Conakry à l’intérieur du pays, pour une rencontre à la maison de la presse, dès lundi, 22 mai 2023. Au sortir de cette réunion, les dispositions et mesures palliatives seront prises face à cette tentative de musèlement de la presse. Cela nous permettra de savoir pourquoi le ministre ferait une telle sortie, alors que, en termes de régulation de médias, de lois qui régissent le fonctionnement des médias, il n’est nulle part mentionné qu’il est permis à un Gouvernement de fermer un média”.
Sékou Jamal Pendessa, le Secrétaire général du Syndicat de la Presse Professionnelle de Guinée (SPPG), a martelé que le ministre Ousmane Gaoual Diallo ne mérite pas de porter la voix d’un Gouvernement. “Mais il faut qu’il comprenne que Alpha Condé qui l’avait envoyé en prison n’a pas réussi à nous faire taire. Il avait frappé sur la table pendant la grève du SLECG pour dire qu’il va fermer toutes les radios qui donneraient la parole à Aboubacar Soumah. La presse ne l’a jamais cautionné et ce n’est pas ce passage d’un ministre qu’on pourrait accepter. Donc demander son départ et demander à ce que le Gouvernement fasse une communication officielle pour se désolidariser de ses propos n’est pas à exclure…”, a-t-il indiqué.
Il y a lieu de se demander jusqu’où ira ce bras de fer entre la presse guinéenne en général et le ministre porte-parole du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo. Attendons de voir…
Kèfina Diakité 
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