Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement de transition a menacé hier jeudi 18 mai 2023 de fermer tous les médias qui se rendraient coupables de graves manquements dans leur travail.
Il n’en a pas fallu davantage pour faire réagir sèchement les associations de presse et le syndicat des journalistes.
Ce vendredi 19 mai, dans l’émission “Mirador” de FIM FM, Amadou Tham Camara de l’Aguipel, Aboubacar Camara de l’Urtelgui et Sékou Jamal Pendessa du SPPG ont répondu à l’actuel ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie par rapport aux menaces brandies contre la presse.
Dans son intervention, Amadou Tham Camara, le président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) a fait part de sa déception.
“C’est une menace non seulement pour la presse, pour sa liberté mais aussi pour la démocratie. C’est vraiment un recul mais qu’il sache que cela est inacceptable. C’est pourquoi nous avons déjà demandé à toutes les associations de médias de ne pas prendre part à la semaine de la communication et de l’information initiée par le Gouvernement prévue pour la semaine prochaine. Nous allons nous réunir également dans les 24 à 48 heures pour prendre d’autres mesures. Mais la première mesure déjà prise, c’est celle de boycotter cet événement déjà annoncé”, a-t-il indiqué.
Quant à Aboubacar Camara, le président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (Urtelgui), il a dit ceci: “En tant qu’organisation professionnelle des médias, nous prenons très au sérieux cette sortie du ministre Ousmane Gaoual. C’est pourquoi nous avons entamé depuis hier, les discussions entre responsables de médias, de Conakry à l’intérieur du pays, pour une rencontre à la maison de la presse, dès lundi, 22 mai 2023. Au sortir de cette réunion, les dispositions et mesures palliatives seront prises face à cette tentative de musèlement de la presse. Cela nous permettra de savoir pourquoi le ministre ferait une telle sortie, alors que, en termes de régulation de médias, de lois qui régissent le fonctionnement des médias, il n’est nulle part mentionné qu’il est permis à un Gouvernement de fermer un média”.
Sékou Jamal Pendessa, le Secrétaire général du Syndicat de la Presse Privée de Guinée (SPPG), a abondé dans le sens pour tirer à boulets rouges sur le ministre Ousmane Gaoual Diallo.
“Il ne mérite pas de porter la voix d’un Gouvernement. Que cela soit de l’avis du Gouvernement tout entier ou de lui-même, mais il faut qu’il comprenne que Alpha Condé qui l’avait envoyé en prison n’a pas réussi à nous faire taire. Il avait frappé sur la table pendant la grève du SLECG pour dire qu’il va fermer toutes les radios qui donneraient la parole à Aboubacar Soumah. La presse ne l’a jamais cautionné et ce n’est pas ce passage d’un ministre qu’on pourrait accepter. Donc demander son départ et demander à ce que le Gouvernement fasse une communication officielle pour se désolidariser de ses propos n’est pas à exclure…”, a-t-il martelé.
Kèfina Diakité
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