Le Procès des évènements tragiques du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce lundi 08 mai, lors de son audition, Abdourahmane Bah, membre de la garde rapprochée de Cellou Dalein Diallo, a chargé le colonel Moussa Tiégboro Camara qui, selon lui, aurait donné l’ordre d’épargner les leaders politiques et de tirer sur les manifestants.
Me Amadou DS Bah, avocat des parties civiles, a par la suite confié à la presse ce qui suit: « Partout où parle de ce dossier, Moussa Tiégboro se retrouve. Tout le monde parle de Moussa Tiégboro Camara. 100% des victimes parlent de Moussa Tiégboro Camara. Je confirme, je réitère que le colonel Moussa Tiégboro Camara est l’Alpha et l’Oméga, c’est l’épicentre de cette affaire. C’est l’épicentre des massacres du 28 septembre. Il est au début, il est au milieu et à la fin. Quand un responsable de son rang donne un ordre formel aux forces de défense et de sécurité de tirer sur la foule et d’épargner les leaders pour se fabriquer un alibi, je pense qu’aujourd’hui, le masque est tombé. Il n’y a plus à rechercher, le colonel est l’épicentre de cette affaire »
Contrairement à Me Amadou DS Bah, Me Jean Moussa Sovogui, un des avocats de la défense, a indiqué que les propos d’Abdourahmane Bah ne sont que des déclarations tendancieuses. ” Quand on parle devant un tribunal criminel, il faut apporter les preuves de ses déclarations… Monsieur Abdourahmane Bah donne sa version des faits. Et ces faits là se sont déroulés devant plusieurs autres personnes qui ont leurs versions différentes de la version d’Abdourahmane (…). On dit que le colonel Tiégboro a donné des instructions à l’effet de tirer sur les manifestants. Mais ce sont des déclarations tendancieuses. Aucune preuve. Il ne rapporte pas la preuve parce que c’est la première fois qu’une partie civile déclare avoir aperçu le colonel Moussa Tiégboro sur la pelouse. Même les leaders qui étaient présents, tous les leaders sont unanimes qu’ils n’ont pas aperçu le colonel Moussa Tiégboro sur la pelouse », a défendu Me Jean Moussa Sovogui.
Kèfina Diakité
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