Accueil A la une Tribune : Pourquoi mon pays ? (3ème partie)

Tribune : Pourquoi mon pays ? (3ème partie)

Les Guinéens, dans leur majorité, manquent d’envergure. Pourquoi?  Parce que quand la CEDEAO venait intervenir au début et à la fin de chaque élection pour analyser politiquement les tendances et  donner la raison quelquefois au camp du pouvoir,  c’est tout simplement pour éviter la guerre civile et les coups d’Etat militaires. La délégation de la CEDEAO est accusée de tous les  maux. Cette organisation  sait par expérience et par connaissance de cause qu’un gouvernant dictateur ou corrompu civil vaut mille fois mieux  qu’une gouvernance d’une junte républicaine. Aujourd’hui, la CEDEAO est fortement sollicitée par les politiciens civils impuissants parce que la junte n’exécute pas leurs ordres. Les coups d’Etat étant formellement interdits et démodés mais pour le cas guinéen c’était à un moment où c’était un souhait. Ce souhait, une fois réalisé, appelle un autre qui voudrait  qu’il ait un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Pour le cas guinéen, la junte veut coûte que coûte “la Guinée d’abord” et non “les Guinéens d’abord», se réservant ainsi le droit de donner des leçons de droits et de devoirs aux gouvernants passés et futurs.

Aujourd’hui, la junte, tout en oubliant la population dans cette cherté de vie qui ne dit pas son nom, s’est lancée dans des travaux tous azimuts, avec la conscience et la certitude de montrer la voie en matière de bonne gouvernance. D’oû leur slogan “pour le bien de la génération future”, en tout cas pas pour les enfants des pauvres Guinéens. Et Alpha Condé n’a pas fait que des dégâts, il avait trouvé une idée lumineuse. Conscient et tout en sachant combien les commerçants guinéens ne tiennent qu’à leurs intérêts personnels, il a cru devoir  créer un marché parallèle appelé magasin témoin pour permettre aux  couches vulnérables de joindre les deux bouts.

Mais force est de constater, avec regret, que dans un premier temps les prix ont été  majorés de 50 000 GNF puis négligés, comme l’idée vient d’Alpha Condé peut-être.  En Guinée, les remarques similaires en font foi et n’en finissent pas…  Contrairement au slogan des Alphaistes, « ensemble pour une prospérité partagée », certes entre eux le clan et les militants pendant que des millions de Guinéens souffrent et pataugent dans la boue argileuse et puante pour  avoir de l’eau à boire  (Macenta, Lola,  Dubréka, Gbantama, Wassou et tout) avec ces centaines de carrières de granite et de sable…Un clan dont les personnalités se croient les seuls privilégiés ayant droit  au bien-être et au bonheur.

Le slogan des Mamadistes aussi, «faisons en sorte que cette transition soit la dernière », est en décalage avec  les souffrances indicibles que les Guinéens sont en train d’endurer et au fond de leur cœur. Ce qui amène certains à dire: “j’aurais préféré mille fois les Alphaistes”, même s’ils sont soulagés, quand ils sortent, de voir des  chantiers achevés ou entamés par les autorités de la transition.

Aly Kaba Diakité

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile