S’il y a un fait qui crève les yeux aujourd’hui en Guinée, c’est bien la détention prolongée d’acteurs sociopolitiques. Suite aux manifestations de rue organisées au mois de juillet 2022, des responsables du
FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo) et le secrétaire exécutif de l’UFR (Saikou Yaya Barry) se sont fait arrêter. Ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale. Il y a quelques mois, ils ont été rejoints par Mamadou Billo Bah du FNDC. Quant aux dignitaires du régime déchu, ils sont poursuivis et détenus pour des faits présumés de détournement de deniers publics. Parmi eux, l’on peut citer notamment: Dr Ibrahima Kassory Fofana (ancien Premier ministre), Amadou Damaro Camara (ancien président de l’assemblée nationale), Dr Mohamed Diané (ancien ministre de la Défense nationale), Dr Ibrahima Kourouma (ancien ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat), Oyé Guilavogui (ancien ministre des Postes et Télécommunications), Souleymane Traoré (ancien Directeur général du Fonds d’entretien routier).
Malgré les interpellations et les démarches de leurs avocats, ces hauts cadres du régime Condé, dont la plupart sont malades, continuent de croupir en prison, au grand dam de leurs proches. Il y en a qui évoquent justement ces raisons de santé pour ne pas se présenter à la barre pour répondre des faits qui leur sont reprochés par les juridictions compétentes. Hier par exemple, le procès de l’ancien président de l’assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, s’est ouvert devant la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières(Crief) délocalisée à la maison centrale de Conakry. Une audience à laquelle le parquet spécial et les avocats de la défense n’ont pas pris part. À travers une lettre, l’honorable Amadou Damaro Camara a indiqué à la cour qu’il n’est pas en mesure de répondre aux questions de la justice, pour cause de maladie. Affaire à suivre…
Kèfina Diakité
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