Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. L’ancien Premier ministre François Louncény Fall était à nouveau à la barre ce lundi 03 avril 2023 pour répondre aux questions des parties. Parlant du comportement des militaires sous la transition CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement CNDD), ce diplomate à la retraite n’a pas mis de gant pour pointer l’indiscipline de certains agents des forces de défense.
« La Guinée n’a jamais connu de l’indiscipline qu’on a observée au temps du CNDD. Pourtant, lorsqu’il y a eu élections, le Président qui est venu n’était pas un militaire mais il a su maîtriser l’armée. Tous les Guinéens sont témoins de ce qui a caractérisé la gestion de notre pays à l’époque par ces militaires, à la tête le Capitaine Moussa Dadis Camara », a témoigné François Louncény Fall.
Pour rappel, le 28 septembre 2009, sous la transition CNDD, une manifestation pacifique des Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang dans le plus grand stade de la capitale à l’époque. Selon l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme, il y aurait eu plus de 150 morts et des dizaines de filles et de femmes violées. Pendant treize ans, les victimes et leurs parents ont réclamé vainement la tenue d’un procès pour situer les responsabilités dans cette affaire criminelle. C’est le 28 septembre 2022 que ce procès tant attendu s’est enfin ouvert au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après les onze accusés (Moussa Tiégboro Camara, Marcel Guilavogui, Abdoulaye Chérif Diaby, Toumba Diakité, Cécé Raphaël Haba, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Paul Mansa Guilavogui, Moussa Dadis Camara, Blaise Goumou, Mamadou Aliou Keita, Claude Pivi), c’est au tour des victimes de défiler désormais à la barre pour témoigner et répondre aux questions du ministère public, des avocats de la défense et ceux de la partie civile.
Kèfina Diakité