Il y a quelques jours, les Forces Vives reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel d’Alpha Condé, de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, de l’UFR de Sidya Touré et du FNDC dissous par le MATD ont annoncé une marche dite pacifique le 09 mars dans le grand Conakry, en guise de protestation contre la façon dont la transition est conduite par le CNRD et son président, le colonel Mamadi Doumbouya.
Beaucoup de Guinéens craignaient, à juste raison, de revivre les violences des précédentes manifestations de rue avec leur lot de morts et de destruction de biens publics et privés. Après cette annonce chargée de menace pour la paix sociale, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a cru devoir inviter ces entités sociopolitiques à une rencontre. Malheureusement, cette main tendue du chef du Gouvernement a été une nouvelle fois boudée par les intéressés. Or, en ce moment, les Guinéens de tous les bords se doivent se donner la main pour poser des actes allant dans le sens de la consolidation de la paix. Il y a eu finalement plus de peur que de mal.
Hier mercredi 08 mars 2023, à la veille de leur manifestation, les Forces vives de Guinée ont publié un communiqué pour annoncer son report. Un report obtenu grâce à la médiation des religieux, à leur tête Elhadj Karamo Diawara (secrétaire général des Affaires religieuses) et Elhadj Mamadou Saliou Camara (grand imam de Conakry). Dans leur communiqué, les Forces vives ont dit reporter leur marche au 15 mars pour donner la chance à cette médiation initiée par les religieux. Reste à savoir maintenant si la médiation des religieux aboutira à quelque chose de concret pour désamorcer cette crise entre le CNRD et certains acteurs sociopolitiques du pays.
Espérons vivement que les Forces vives de Guinée reviendront à la table du dialogue pour donner toutes les chances de succès à cette transition. Ces treize dernières années, on le sait pertinemment, les manifestations de rue en Guinée n’ont fait que des dégâts humains et matériels. Il est temps, pour une fois, de changer de stratégies pour aller de l’avant et poser les jalons d’un développement durable de ce beau pays gâté exceptionnellement par dame nature mais dont les habitants continuent de vivre dans la précarité, après 64 ans d’indépendance.
Kèfina Diakité
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