C’est un euphémisme de dire que Sékou Koundouno, le responsable des stratégies et planification du FNDC (dissous par le MATD) reste dans le viseur des autorités de la transition. Le ministre de la Justice et des Droirs de l’homme, Alphonse Charles Wright, vient de donner des injonctions aux fins des poursuites judiciaires engagées contre cet activiste qui vit en exil. Ce dernier n’a pas mis beaucoup de temps pour répondre à l’ancien procureur général près la Cour d’Appel de Conakry.
« Comme il fallait s’y attendre, Alphonse Charles Wright a enjoint au procureur général près la Cour d’appel de Conakry d’engager des poursuites contre ma personne pour diverses infractions. Celui qui se fait appeler pompeusement “directeur de la politique pénale du gouvernement ” n’a même pas attendu que le chef du parquet de la Cour d’appel de Conakry prenne lui-même l’initiative d’engager des poursuites. Cette énième injonction du ministre des injonctions, comme toutes les précédentes, n’étonne personne. C’est devenu un comportement pavlovien chez “Charlie”. À cette allure, une bonne partie de la transition sera consacrée à des procédures judiciaires.
Mais le ministre de la Justice aurait été mieux avisé en engageant des poursuites contre les éléments des forces de défense et de sécurité qui utilisent des armes létales pendant les manifestations. En un peu plus d’une année, c’est près d’une vingtaine de jeunes qui ont été tués par balles alors que le chef de la junte avait promis que personne n’allait mourir désormais pour la politique. Il s’était même rendu au cimetière de Bambeto pour se recueillir devant les tombes des victimes du régime précédent. On comprend aujourd’hui que ce n’était que de la poudre aux yeux. Mamadi Doumbouya et ses compagnons vont sans doute battre le record des régimes précédents en termes de violation des droits de l’homme et d’assassinat de manifestants, si on les laisse faire.
En tout état de cause, ils seront les seuls comptables de ce bilan macabre. Ce ne sont pas les organisateurs de manifestations qui tuent les manifestants. Et d’ailleurs, un homme en uniforme a déclaré récemment devant un juge que les éléments des forces de maintien d’ordre détiennent des armes de guerre. C’est un démenti cinglant aux déclarations officielles selon lesquelles il n’y a pas d’armes létales dans le maintien d’ordre. C’est peut-être cette réalité que Alphonse Charles Wright cherche à dissimuler à travers ses multitudes injonctions aux fins de poursuites. Faut-il lui rappeler que la responsabilité pénale est individuelle. Autant les organisateurs de la manifestation du 28 septembre 2009 ne sont pas responsables des crimes qui ont été commis ce jour, autant ceux qui appellent à manifester aujourd’hui ne peuvent être tenus pour responsables de l’usage d’armes létales dans les opérations de maintien d’ordre et des homicides qui en résultent.
Que dit monsieur le directeur de la politique pénale du gouvernement au sujet du Commandant Alya Camara détenu depuis des mois en un endroit tenu secret en dehors de toutes les règles de droit ?
Que dire des membres de la garde présidentielle tués le 5 septembre 2021?
Pourquoi, il n’y a pas d’injonction aux fins de poursuites pour ces cas ?
Alphonse Charles Wright rendrait un immense service à la Guinée et aux Guinéens en permettant de dénicher et de mettre hors d’état de nuire ces criminels qui endeuillent des familles.
Tout le reste n’est que diversion”, a réagi Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC dissous.
Kèfina Diakité
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