Il y a quelques jours, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a annoncé l’organisation d’une marche dite pacifique ce jeudi 16 février 2023, dans le grand Conakry pour protester contre la façon dont la transition est conduite par le CNRD et son président. Ce, malgré sa dissolution par le MATD et l’emprisonnement de certains de ses responsables. Il exige entre autres la libération des détenus politiques, l’arrêt du harcèlement judiciaire, la tenue d’un véritable dialogue avec les acteurs sociopolitiques représentatifs.
Dans une déclaration publiée dans la presse, l’inter-coalition formée par l’ANAD, le FNDC politique, le FFP, le RPG Arc-en-ciel et alliés, a apporté son soutien à ladite manifestation.
Comme il fallait s’y attendre, les jeunes manifestants des quartiers situés le long de l’Axe sont entrés en action dans la nuit du 15 février, en brûlant des pneus ou en érigeant des barrlicades sur la chaussée. Ce matin, des heurts ont éclaté par endroits dans la commune de Ratoma, reconnue comme l’épicentre des manifestations sociopolitiques à Conakry. Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a réquisitionné l’armée pour appuyer, au besoin, les policiers et les gendarmes dans le maintien d’ordre. Au moment où nous mettions cet article en ligne, le FNDC avait déploré à travers un communiqué une trentaine de blessés, dont certains par balles, et des arrestations dans les rangs de ceux qu’il appelle les militants pro-démocratie. Les boutiques et magasins ont été fermés dans les grands centres commerciaux de la capitale. Tout comme des établissements scolaires dans certains quartiers chauds. Sur l’autoroute Fidel Castro, la circulation était fluide mais pas aussi dense que les jours normaux. Espérons vivement que les autorités de la transition et les acteurs sociopolitiques trouveront un terrain d’entente pour éviter à notre pays un saut dans l’inconnu.
Kèfina Diakité
Facebook Comments Box