Après les onze accusés dans les évènements tragiques du 28 septembre 2009 (Marcel Guilavogui, Moussa Tiégboro Camara, Toumba Diakité, Claude Pivi, Abdoulaye Chérif Diaby, Mamadou Aliou Keita, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Cécé Raphaël Haba, Moussa Dadis Camara, Blaise Goumou, Paul Mansa Guilavogui), c’est au tour des victimes d’être appelées et entendues à la barre du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Hier mardi 14 février, c’est le frère d’une victime, du nom de Hassane Bah, qui a fait un témoignage bouleversant sur la journée fatidique du 28 septembre 2009. Ce mercredi 15 février, l’audience a eu lieu à huis-clos, à la demande de dame Habibatou Camara, une femme qui dit avoir été victime de viol au stade. Ce qui, comme il fallait s’y attendre, a fait réagir aussi bien les avocats de la partie civile que ceux de la défense, qui ont bien voulu se confier à la presse au sortir de l’audience.
Me Pépé Koulemou, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, a réagi en ces termes: “Cette dame a donné sa version des faits. Nous sommes encore en train de lui poser des questions. Moi, personnellement, j’en ai terminé avec elle. Et, je pense que les autres font continuer le lundi à poser leurs questions. Et, ça va certainement informer le peuple. Moi, je ne dis pas qu’elle a été victime. Parce que voilà une dame qui dit qu’elle a représenté toutes les victimes des événements du 28 septembre 2009 à La Haye. On lui a posé la question de savoir est-ce qu’étant représentante des autres victimes, pas seulement des victimes de viols, est-ce qu’elle a un mandat?. Elle a dit qu’elle n’a pas de documents dans ce sens. Nous lui avons demandé d’apporter la preuve de ses déclarations, les raisons de sa plainte. Mais en réalité, moi je ne suis pas convaincu”.
Me Halimatou Camara, avocate de la partie civile, a pour sa part déclaré ce qui suit: “Notre pays vient de loin. Le plus important à cette étape, c’est qu’il y ait aujourd’hui la parole de la victime. Ça, c’est extrêmement important. C’est une étape cruciale dans notre pays. Que sa parole soit convaincante ou pas convaincante, il est aujourd’hui clair qu’une victime a eu le droit de parler. Et, je pense que c’est historique”. L’audience a été renvoyée au lundi 20 février 2023 par le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, pour la suite des débats. Affaire à suivre…
Kèfina Diakité
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