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Liberté de la presse: un journaliste dans le viseur du ministre de la Justice

Le 28 septembre 2022, lors de la cérémonie d’ouverture du procès des évènements tragiques du 28 septembre 2009 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, l’on a vu le journaliste Mohamed Mara du groupe Hadafo Médias se mettre à genoux pour tendre le micro au ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright. L’image a fait le tour des réseaux sociaux et  a donné lieu à des commentaires de toutes sortes dans le monde médiatique guinéen. Quelque temps plus tard, l’ancien procureur général près la Cour d’Appel de Conakry n’aurait pas tari d’éloges à l’endroit du chroniqueur des “GG”, l’émission phare d’Espace. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le grand amour entre les deux hommes. Hier jeudi 09 février, dans ladite émission, Mohamed Mara est revenu sur les coulisses de la récente  tournée effectuée par le Garde des Sceaux en Guinée forestière et en Haute Guinée. En plus du nombre jugé pléthorique de la délégation ministérielle, il se raconte que des magistrats des villes visitées auraient été mis à contribution pour faire face aux frais d’hébergement et de nourriture du ministre et de sa suite. Une sortie qui, comme il fallait s’y attendre, n’aurait pas du tout plu au ministre Alphonse Charles Wright, lequel a aussitôt donné au parquet général de la cour d’appel de Conakry des injonctions aux fins de poursuites judiciaires contre le journaliste Mohamed Mara de la radio Espace fm pour des faits présumés de diffamation et d’injures. Et les choses n’ont pas tardé. À la suite de ces  injonctions de son chef hiérarchique,  le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, Yamaoussa Conté, a adressé dans ce sens une correspondance au procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn. Pour beaucoup d’observateurs, le ministre de la Justice devrait revenir à de meilleurs sentiments pour ne pas ternir davantage son image auprès d’une bonne frange de la population. Son soutien au très controversé Nanfo Ismaël Diaby de Kankan, on le sait, lui a valu des critiques acerbes, notamment de la part des imams. À méditer…

Kèfina Diakité
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