Le 03 décembre 2009, soit un peu plus de deux mois après les tragiques événements du 28 septembre, au camp Koundara, le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara a été atteint par une balle tirée par son ancien aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Son chef des opérations, Joseph Makambo, y a perdu la vie. Hier mercredi 25 janvier 2023, l’ancien président de la transition CNDD, à la barre du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel, a bien voulu répondre aux questions de son avocat, Me Jocamey Haba, en rapport avec ces événements.
“Quand je suis arrivé, il n’y pas eu d’honneur, moi-même j’ai demandé : je peux rentrer ici dans les honneurs !? J’ai garé mon véhicule et comme il était assis de l’autre côté je suis allé vers lui. J’ai dit mais qu’est-ce que vous êtes en train de faire ? Ce que vous faites ce n’est pas bon. C’est dans ce contexte on est resté, paix à feu Joseph Makambo , il n’était même pas dans le cortège. C’est quand il a appris que je me dirigeais vers Koundara qu’il est venu. A peine que j’étais avec Toumba en train de lui dire les remarques, ce qu’il est en train de… je n’ai pas besoin de mentir sur cet homme. De la manière qu’il portait son béret, puisque dans l’armée le port du béret est un règlement, c’est là où j’ai dit : mais comment vous portez le béret ? Sur tout ce qui m’est cher, j’ai voulu arranger le béret , c’était dans une position, le béret est tombé. Quand cela s’est passé, il a repris son béret et j’ai dit : lève-toi on va aller au camp Alpha Yaya, ce que vous faites n’est pas bon. Au même moment, je voyais une discussion qui tramait derrière moi , je tourne, qui je vois ? Je vois feu Joseph Makambo arrêté qui avait pris la main de feu Beugré qui avait un pistolet. Je dis qu’est-ce qui se passe, il me dit: Monsieur le président vous ne pouvez pas échanger avec Toumba et que lui il sort le revolver. Quand j’ai compris, j’ai eu un réflexe, j’ai eu un réflexe, c’est là où on parle de Dieu . J’ai dit non, s’il veut faire quelque chose…, j’ai banalisé. Les deux étaient arrêtés, c’est vrai Toumba s’est levé il n’a pas réagi. Je le dis devant Dieu . On a commencé à aller, la seule chose qu’il m’a dit : Monsieur le président vous savez que je suis votre petit sûr? J’ai dit allons-y au camp. À peine qu’on arrivait juste au bureau de feu Beugré, il m’a dit de rentrer au bureau. J’ai dit non je ne peux pas rentrer dans le bureau. Allons au camp. On marchait. Vous savez, quand vous marchez et que quelqu’un s’arrête, vous vous rendez compte. Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête et j’ai vu un coup de feu. Pas plus de deux mètres. Quand ça s’est passé et que Joseph Makambo a vu ça, c’est en ce moment qu’il est venu quand il a compris que j’étais à terre et que le tir a été effectué. Mais dans tous les cas,  je ne pouvais pas me retrouver. C’est le jeune Mansaré qui est venu et il a dit: monsieur le président. J’ai répondu, il me dit: je vais te sauver. Je ne sais même pas comment ce jeune m’a extirpé de là où l’évènement s’est passé. En ce temps Makambo luttait avec son équipe, ceux qui sont venus m’accompagner, c’est dans les explications, ils n’ont pas réagi. La seule chose que j’ai dite est que je remercie le bon Dieu. On me transporte pas plus de 30 mètres , j’ai eu un réflexe en disant: envoyez-moi au camp Samory. C’est le seul mot que j’ai dit. Je me suis dit si je reste ici et qu’ils lancent les grenades ? Sinon je ne sais pas comment le cheminement s’est fait au camp Samory, les soins, puis l’hélico est venu me transporter à la base aérienne. De là, je suis venu dans un véhicule et moi-même j’ai marché pour rentrer dans mon bureau. Ça veut dire quoi Maitre ? Quand Dieu te sauve d’une situation, il ne faut pas mentir, il ne faut pas mentir. Si tu mens, Dieu même va te maudire. Ce n’était pas ma force et je crois que c’est par rapport à cette lutte il s’était déjà rendu compte que pour moi c’était fini. Pendant qu’ils étaient en train de lutter, c’est en ce moment effectivement qu’on m’a transporté. Donc je dis que c’est un problème de destin. Si je suis là ici aujourd’hui devant cet auguste tribunal même à l’instant où je suis , il y a des
 moments quand je réfléchis je trouve irréalisable si ce n’est pas un fait de Dieu.”, a expliqué le capitaine Moussa Dadis Camara.
Kèfina Diakité
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