Le patrimoine bâti public a donné un préavis à tous ceux qui occupent les maisons de l’Etat à la Camayenne de les libérer dans un délai très court. Le  célèbre guitariste Sékou Bembeya Diabaté fait partie de ceux-là. Le natif de Tiro (Faranah) habite à la Paillote depuis 1975. Dans un entretien accordé à Mediaguinee, celui qu’on appelle affectueusement “Diamond Fingers” lance un appel pathétique aux autorités pour qu’on revienne sur cette décision qui, faut-il rappeler, touche beaucoup d’autres citoyens dans ce quartier résidentiel relevant de la commune de Dixinn.
“Il y a 2 jours de cela ils sont venus mettre la croix. C’est  quelqu’un même qui m’a informé qu’ils ont mis une croix sur la clôture. Au début, j’ai pensé que c’est juste pour agrandir la route et plus tard j’ai appris qu’ils nous ont donné un préavis de libérer les maisons dans 10 jours. On n’a reçu ni papier ni échangé directement avec eux.”, a-t-il expliqué. Et de revenir sur les circonstances de l’occupation de la maison. Selon  lui, ce sont les succès fulgurants de l’orchestre de Beyla qui leur ont permis d’être nationalisés et affectés à Conakry comme orchestre national. “Et depuis là, nous sommes devenus des fonctionnaires. Et c’est à cette époque qu’on nous a donné ce bâtiment là, avec le patrimoine bâti public, en 1975, sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré.  Il y a un contrat et à la fin de chaque mois nous payons à la fin de chaque mois la location”, dit-il, tout en soutenant qu’il y a eu à rénover à ses frais cette maison qu’il occupe depuis 1975. “J’ai rénové  la toiture. J’ai marché derrière le patrimoine bâti pendant 5 longues années pour qu’on puisse renouveler la toiture et c’est grâce à quelqu’un dont je vais taire le nom. C’est ce dernier qui m’a aidé à renouveler le toit, à plus de 50 millions de francs guinéens. Et jusqu’à présent, il ne m’a pas remboursé cet argent. Tous les documents sont là-bas.”, confie Sékou Bembeya Diabaté.  Il lance un appel aux autorités du pays en ces termes: “Nous demandons au président d’avoir pitié de nous, on est déjà malheureux mais il ne faut pas qu’on nous rende misérables. Tout ce que je peux demander c’est d’avoir pitié de nous, par rapport à ceux que nous avons fait pour la Guinée. Parce qu’on va nous faire sortir et faire rentrer un autre Guinéen mais celui qui va rentrer est-ce qu’il va faire ce que j’ai fait pour la Guinée et ce que les  autres ont fait pour la Guinée. Je n’ai pas où aller à l’heure là, sinon j’allais partir sans problème  et la majeure partie d’entre nous sont dans la même situation que moi. Je n’ai pas de maison à Conakry. La maison que j’ai c’est dans mon village, c’est là-bas j’ai construit”. Reste à savoir maintenant si ce cri du cœur de cette icône de la musique guinéenne et africaine sera entendu par qui de droit.
Kèfina Diakité 
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