Lancé le 28 septembre 2022, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce lundi 14 novembre 2022, ce fut au tour du colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique à l’époque des faits, d’être appelé à la barre pour le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara. Il s’est prêté aux questions du ministère public et de la partie civile. Comme ceux qui l’ont précédé à la barre (Moussa Tiégboro Camara, Marcel Guilavogui, Toumba Diakité, Cécé Raphaël Haba), le médecin-colonel Abdoulaye Chérif Diaby a nié à son tour tous les faits qui lui sont reprochés. Les débats ont été renvoyés à demain mardi 15 novembre avec les avocats de la défense.
Il faut rappeler que c’est le 28 septembre 2009, sous la transition CNDD, qu’une manifestation pacifique organisée par les Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang. Selon l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme, cette répression aurait fait plus de 150 morts et des dizaines de femmes et de filles violées dans le stade du 28 septembre. Un massacre qui, on le sait, a largement contribué à ternir l’image du capitaine Moussa Dadis Camara et ses compagnons du CNDD à l’intérieur et l’extérieur du pays. Pendant treize longues années, les victimes et leurs parents ont vainement continué à réclamer justice. Il aura fallu la volonté politique des autorités de la transition CNRD, à leur tête le colonel Mamadi Doumbouya, pour faire bouger les choses. Et pour beaucoup, ce procès qui est en cours au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, aura bel et bien un effet thérapeutique sur la nation guinéenne.
Kèfina Diakité